Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en hausse de 0,60% jeudi, profitant d'indicateurs américains pour confirmer son rebond malgré un changement de cap monétaire confirmé par la Réserve fédérale américaine mercredi.

L'indice vedette CAC 40 a gagné 41,84 points à 7.023,80 points après avoir commencé la journée bien ancrée en territoire négatif. Mercredi, l'indice avait fortement rebondi de 2,11%, après une chute de près de 4% lundi.

Le président de la banque centrale américaine, "Jerome Powell a bien fait comprendre que la Fed va agir et dans un intervalle de temps plutôt court, donc le marché a mal réagi à court terme", notamment sur les contrats à terme qui baissaient fortement avant l'ouverture des marchés européens, explique Alexandre Baradez, analyste pour IG France.

Face à une inflation qui a atteint 7% aux États-Unis, Jerome Powell a confirmé que l'institution prévoyait un relèvement des taux directeurs en mars, sans précision sur l'ampleur de la hausse envisagée.

En outre, la Fed est prête à réduire son bilan, gonflé par deux années d'achats d'actifs, "plus tôt" et "peut-être plus vite" que ce qu'elle avait fait lors de sa dernière tentative, en 2017, selon son président.

A la mi-journée, la cote Parisienne est cependant revenue dans le vert, regagnant un peu d'optimisme après la publication d'une croissance de 5,7% du Produit intérieur brut (PIB) américain en 2021, la plus forte depuis 1984. Au quatrième trimestre elle a été largement supérieure aux attentes.

Un bond de 7,9% en 2021 des dépenses de consommation des ménages, qui représentent près des trois quarts de l'économie américaine, a également conquis les marchés, qui restent cependant instables selon M. Baradez.

"Le dollar qui s'apprécie face à l'euro, du fait du discours plus agressif de la Fed, a également contribué à soutenir le CAC 40 aujourd'hui", ajoute-t-il.

Les cours du pétrole demeurent tendus après avoir dépassé mercredi le seuil des 90 dollars le baril pour le Brent, dans un contexte de fortes tensions géopolitiques, notamment en Ukraine.

Selon Alexandre Baradez, "le marché regarde les cours du pétrole sous le prisme de l'inflation et de l'action des banques centrales pour la contrer" et prennent donc l'évolution actuelle comme une mauvaise nouvelle.

STMicroelectronics résiste

Si les valeurs du secteur technologique ont souffert du changement de ton de la Fed (Dassault Systèmes -2,74% à 41,06 euros, Worldline -2,48% à 42 euros), le fabricant de semi-conducteur STMicroelectronics a profité de ses résultats meilleurs qu'attendu et a pris 2,02% à 40,57 euros.

Dans le même secteur, Soitec a gagné 0,75% à 160,90 euros après ses résultats et des signes d'apaisement dans la crise de gouvernance qui touche le groupe.

Les maisons de retraite encore pénalisées

Le titre Orpéa a encore perdu 9,44% à 39,54 euros mercredi. La ministre déléguée chargée de l'Autonomie, Brigitte Bourguignon, a convoqué le directeur général du groupe, Jean-Christophe Romersi, le 1er février pour "répondre" aux "accusations graves" concernant les pratiques du groupe dans ses Ehpad, dénoncées dans un livre. Dans son sillage Korian a lâché 10,65% à 19,05 euros et LNA Santé 5,55% à 40 euros.

Elior suspend ses objectifs et chute

Le groupe de restauration collective Elior a suspendu ses objectifs financiers pour l'exercice 2021-2022 faute de "visibilité" et a plongé de 11,19% à 5,20 euros, lanterne rouge du SBF 120.

Stellantis se renforce en Chine

Le groupe automobile Stellantis (+0,79% à 17,54 euros) veut prendre une part majoritaire dans la coentreprise qu'elle détient avec GAC en Chine, dans le cadre du plan stratégique qui sera dévoilé le 1er mars.

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