Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris évoluait proche de l'équilibre (+0,08%) mercredi, perturbée par la situation géopolitique en Europe et assaillie de résultats d'entreprises.

L'indice vedette CAC 40 prenait 5,24 points à 6.419,87 points vers 10H45, après trois séances consécutives de baisse.

"Les marchés sont de plus en plus nerveux face aux risques croissants de stagflation", situation où se mélangent inflation élevée et croissance atone, rappelle Xavier Chapard, analyste de LBPAM.

Leur moral était déjà entaché par des craintes que la réduction du soutien monétaire des banques centrales et les confinements en Chine n'affectent l'activité économique mondiale.

L'annonce du groupe russe Gazprom de suspendre toutes ses livraisons de gaz vers la Bulgarie et la Pologne, assurant que ces deux pays membres de l'Union européenne n'avaient pas effectué de paiement en roubles, accroit les incertitudes concernant la conjoncture.

Cette nouvelle faisait déjà grimper le prix du contrat de référence européen de gaz naturel de plus de 20% en deux jours et a poussé l'euro à un plus bas en cinq ans.

Les déclarations du chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov de lundi, jugeant le risque de Troisième guerre mondiale "réel" avait déjà refroidi l'atmosphère.

L'inflation, qui s'est établie à 7,5% en mars dans la zone euro, "pourrait augmenter encore si les importations d'énergie de la Russie sont davantage affectées", prévient Xavier Chapard.

En conséquence de ces hausses de prix, le moral des ménages français a continué de se dégrader en avril après sa chute de mars, selon l'Insee, tombant "à un niveau voisin des points bas atteints fin 2018 lors du mouvement des gilets jaunes et en 2020 lors des confinements".

Signes de l'aversion au risque des investisseurs, ils se sont tournés ces deux derniers jours vers les obligations, jugées plus sûres que les actions, et le dollar, une valeur refuge.

Résultats contrastés pour les tech.

Le spécialiste du paiement Worldline a publié une croissance organique de son chiffre d'affaires de 11,6% au premier trimestre et bondissait de 3,37% à 36,22 euros.

Autre entreprise du secteur technologique, le géant français du logiciel Dassault Systèmes a relevé légèrement sa prévision de bénéfice pour 2022 et annoncé que son directeur général, Bernard Charlès, prendra également la fonction de président début 2023. Il gagnait 2,12% à 39,42 euros.

Le fabricant franco-italien de composants électroniques STMicroelectronics a enregistré au premier trimestre un chiffre d'affaires net de 3,5 milliards de dollars, en progression de 17,6%, et a confirmé ses prévisions annuelles. Son action augmentait de 0,70% à 35,10 euros.

Chez Atos, le chiffre d'affaires a baissé sur les trois premiers mois de 0,6% à taux de change constants (et de 2,4% à taux de change et périmètre constants). L'action cédait 1,67% à 21,78 euros.

Les équipementiers automobiles en hausse

Le géant français du pneumatique Michelin a réalisé au premier trimestre un chiffre d'affaires en hausse de 19%, à 6,48 milliards d'euros, porté par une progression des prix et des volumes, ainsi qu'une variation des taux de change favorable. Michelin montait de 2,75% à 117,70 euros.

L'équipementier automobile Valeo (+5,21% à 17,09 euros) a vu son chiffre d'affaires augmenter de 2% au premier trimestre, une performance qui reste toutefois inférieure à celle de l'avant-pandémie, sur fond de production automobile globalement en berne.

Le chiffre d'affaires Plastic Omnium (+3,91% à 15,41 euros) a baissé de 2,7% au premier trimestre, souffrant de la pénurie de semi-conducteurs et de la guerre en Ukraine, mais le groupe a maintenu ses perspectives financières pour 2022.

Après sa chute de plus de 10%, qui avait plombé tout le secteur, Faurecia rebondissait de 2,25% à 20,91 euros.

Engie plombé

Le groupe énergétique reculait de 2,13% à 11,21 euros, après que l'allemand Uniper a dit s'attendre à une perte de 2 milliards d'euros en lien avec l'arrêt du projet de gazoduc Nord Stream 2, selon Bloomberg. Engie cofinançait ce projet.

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