Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,61% vendredi, pénalisée par la poursuite de la hausse des taux d'intérêt des dettes souveraines, tandis que le nombre de créations d'emplois en septembre a déçu aux Etats-Unis.

L'indice vedette CAC 40 a perdu 40,20 points à 6.559,99 points, au lendemain d'un bond de 1,65%. A l'issue d'une semaine de yo-yo, la place Parisienne réussit à dégager une petite progression hebdomadaire de 0,65%.

Les investisseurs ont scruté les créations d'emplois aux Etats-Unis, indicateur clef pris en compte par la Banque centrale américaine (Fed) dans sa politique monétaire. Cependant, la réduction du soutien de l'institution est déjà largement anticipée par les opérateurs de marché.

En septembre, 194.000 emplois ont été créés, alors que les analystes en attendaient 450.000.

Des chiffres décevants et nettement inférieurs aux 366.000 créations d'emplois du mois d'août, un chiffre révisé à la hausse par le rapport publié vendredi.

"Le rapport sur l'emploi n'a pas particulièrement joué sur la tendance des indices", déjà orientés à la baisse depuis l'ouverture, constate Valentin Bulle, gérant actions chez Dôm Finance.

Néanmoins, le contexte fait que les taux d'intérêt sur le marché obligataire ont continué de monter, en raison "de la poursuite de la hausse des matières premières" selon M. Bulle, qui fait craindre une persistance de l'inflation.

Le cours du pétrole brut de référence outre-Atlantique a franchi la barre des 80 dollars le baril pour la première fois depuis novembre 2014, dans un marché de l'énergie sous tension en raison d'une demande en plein envol et d'une production limitée.

Mercredi, le cours du gaz européen de référence avait atteint un sommet à 162,12 euros le mégawattheure (MWh), avant de finir la semaine en repli.

Les tensions sur les taux provoquent des rotations sectorielles: "parmi les secteurs qui bénéficient de cette hausse, les banques, l'énergie, l'automobile et de l'autre côté les secteurs de croissance, comme le luxe, souffrent", a ajouté M. Bulle.

Le taux français à maturité dix ans évoluait à 0,19%, contre 0,16% à la clôture de jeudi.

La tech freinée par l'obligataire

La tension sur les taux a pénalisé les valeurs technologiques déjà peu rassurées par l'annonce du gouverneur de la banque centrale chinoise de durcir la réglementation des paiements en ligne.

STMicroelectronics (-2,29% à 36,03 euros), Dassault Systèmes (-2,03% à 43,94 euros) et Capgemini (-1,65% à 176,30 euros) ont fini parmi les cinq derniers du CAC 40.

Le secteur pétrolier monte encore

Bénéficiant de la hausse des prix du pétrole, les valeurs du secteur ont été tirées vers le haut. TotalEnergies a pris 1,53% à 43,35 euros, TechnipFMC 5,58% à 7 euros et Vallourec 5,68% à 7,54 euros.

OPA d'EssilorLuxottica sur GrandVision

Le géant franco-italien (-2,02% à 163,66 euros) des lunettes a annoncé le lancement d'une OPA sur le reste des actions de son ancien concurrent néerlandais GrandVision dont il possédait déjà 86,67%.

Casino freiné par une de ses filiales

Le titre Casino a perdu 3,76% à 22,52 euros. La filiale de commerce en ligne du groupe a annoncé ne plus être en mesure de confirmer ses prévisions au vu du ralentissement de son activité au troisième trimestre et a reporté son augmentation de capital.

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