Sur le dernier cycle (décennie 2011-2021), le groupe a doublé son chiffre d'affaires et ses profits. Son bilan est solide, avec des actifs courants qui couvrent à eux-seuls l'ensemble du passif. Il n'y pas eu d'augmentation de capital ni de hausse de l'endettement : remarquablement bien géré,  le groupe présente un bon mélange de croissance organique et de croissance externe. Il a réalisé quelques acquisitions, notamment, en 2012, celle des activités électroménager de Braun (donc hors rasoir et beauté féminine) auprès de Procter & Gamble pour 140 millions d'euros, et celle de Capital Brands fin 2020, pour 420 millions d’euros. Cette stratégie semble avoir été bien inspirée puisque le résultat net augmente fortement en 2021, ces investissements présentent des ROI satisfaisants. 

 

Source : Braun

De'Longhi génère €1.8bn de profits comptables cumulés sur la période, et €1.9bn de profits cash (free cash-flows) : les deux sont donc aisément réconciliables, et la comptabilité parfaitement lisible. La moitié de ce profit cumulé a été distribué en dividendes. 

Le groupe génère les deux tiers de ses ventes en Europe, et le tiers restant à l'export. Il affiche un ROE moyen de 15% avec une surcapitalisation évidente — sa performance financière est donc satisfaisante, même si elle pourrait être optimisée en remplaçant les capitaux propres par de la dette, ce qui toutefois ne serait pas nécessairement prudent/"patrimonial".

 

 

Loin des méthodes de gestion agressives à l'anglo-saxonnes, on est ici sur un modèle européen familial puisque la famille De'Longhi contrôle 53% du capital. 

La capitalisation boursière de €2.6bn représente donc un multiple de moins de x9 le profit de l'an passé, soit un multiple très attractif pour un groupe bien géré, en croissance pérenne. Le profit 2021 a battu un record mais ne semble pas "exceptionnel". Il signale juste le succès commercial du catalogue De'Longhi : pour conclure cela on se base sur la marge brute inchangée (si elle baissait, cela pourrait indiquer des promotions agressives) et des inventaires plus élevés que l'an passé.

De’Longhi est donc un groupe marqué par une gestion familiale, fondé sur un business simple à comprendre avec une marque reconnue et appréciée des consommateurs, qui jouit d’un positionnement premium. En attendant un éventuel re-rating, il offre un rendement sur dividende de 4.64%. De quoi intéresser les investisseurs.