Londres (awp/afp) - La plateforme britannique de livraison de repas Deliveroo a vu la valeur par transaction augmenter sur un an au troisième trimestre malgré l'inflation, mais le nombre de commandes s'est effrité, signe que les consommateurs se serrent la ceinture.

Comparé au deuxième trimestre, la valeur par transaction, son ratio de référence, a toutefois reculé de 5% au troisième trimestre, reflet de la saisonnalité pendant que les consommateurs sont en vacances, et des difficultés qu'ils rencontrent face à l'envolée des prix et des factures, détaille Deliveroo vendredi.

Le groupe a toutefois resserré vers le bas les prévisions de croissance de ses recettes pour le reste de l'exercice, pendant que les consommateurs réduisent leur train de vie et tentent de faire des économies, selon un communiqué.

Les perspectives pour la rentabilité s'améliorent toutefois notamment en raison de coûts administratifs et commerciaux en baisse.

L'action bondissait en réaction à ces chiffres: +4,47% à 85,62 livres vers 11H30 GMT.

Au premier semestre, Deliveroo avait creusé ses pertes à cause d'une envolée de ses coûts.

"Depuis juin, notre tendance de croissance sur un an s'est globalement stabilisée, malgré l'incertitude économique" a commenté le directeur général et fondateur Will Shu, cité dans le communiqué.

"Nos experts pensent que (...) les clients pourraient opter pour des options moins chères ou limiter leurs dépenses en livraison de repas", commente Sandeep Sharma, analyste à Third Bridge.

Deliveroo a confirmé cette semaine son départ fin novembre des Pays-Bas, qui ne représentaient que 1% de son chiffre d'affaires au premier semestre.

Il ajoute que "la sortie de Deliveroo de marchés comme l'Allemagne, l'Espagne et à présent les Pays-Bas" notamment à cause des contraintes sur la législation du travail, mais aussi parce que le groupe n'a pas réussi à se hisser dans les deux premières parts de marché dans ces régions "pourrait indiquer un recentrage vers des marchés principaux pour gagner en rentabilité".

M. Sharma estime notamment que "si la France reste une région clé, vu la domination d'UberEats et la résistance de Deliveroo à passer à un modèle d'employés à temps plein", la plateforme pourrait "évaluer son avenir" dans ce pays.

afp/rp