ajoute clôture, analyste et Herbert Diess

Francfort (awp/afp) - La Bourse allemande a fini lundi en petite hausse, soulagée de la poursuite d'un cap centriste en Allemagne après les élections mais résignée aux longues tractations qui s'annoncent pour former une coalition.

Après avoir commencé la séance en hausse de plus de 1%, l'indice Dax à la Bourse de Francfort a fini en progression de 0,27%, à 15.573,88 points (+42,13 points). Le MDax des valeurs moyennes a de son côté lâché 0,02%, à 35.274,14 points.

"L'euphorie du début" s'est "très vite évaporée", observe Konstantin Oldenburger, analyste chez CMC Markets.

Désormais, le pays fait face à de longues négociations pour trouver une coalition.

Les résultats du scrutin de dimanche ont confirmé la courte mais incontestable victoire des sociaux-démocrates du SPD sur les conservateurs; mais le candidat du camp d'Angela Merkel, Armin Laschet, veut lui aussi tenter de constituer une majorité.

M. Laschet et Olaf Scholz du SPD ont déclaré vouloir travailler avec les Verts et les libéraux. Les deux petits partis ont signalé leur intention de se parler pour voir si leurs priorités sont compatibles.

Pour les marchés, une coalition ménée par le SPD ou le bloc CDU/CSU "ne fera pas une très grande différence", note M. Oldenburger, compte-tenu de la ligne centriste de ces deux partis.

Il semble en revanche exclu que le parti d'extrême gauche Die Linke, qui a obtenu à peine 5% des voix dimanche, entre au gouvernement, ce qui constitue un soulagement pour les milieux d'affaires.

"De nombreux investisseurs et entrepreneurs sont soulagés qu'une alliance de gauche n'ait pas réussi à obtenir la majorité", a résumé Jörg Krämer, chef économiste de la Commerzbank.

"Les risques extrêmes de hausses d'impôts importantes, de réglementations plus denses, d'inversion des réformes et d'un frein serré sur les loyers des logements se sont évaporés", estime Holger Schmieding, économiste chez Berenberg.

"Un glissement à gauche de la politique économique est donc peu probable", ajoute M.Krämer.

Climat, virage numérique

La protection du climat, le virage numérique et les risques géopolitiques sont les grands défis auxquels le futur gouvernement de l'ère post-Merkel sera confronté.

La future équipe au pouvoir sera confrontée au "double défi de définir le nouveau rôle international de l'Allemagne et de trouver le bon équilibre entre une économie de marché et un État fort et directeur", résume David Folkerts-Landau, économiste en chef à la Deutsche Bank.

"Compte tenu du résultat peu clair des élections, l'industrie allemande attend désormais une responsabilité maximale de toutes les parties qui doivent s'attaquer aux priorités au lieu de procéder à des manoeuvres tactiques", prévient Siegfried Russwurm, président du lobby industriel BDI.

Les milieux économiques espèrent dans l'ensemble que les tractations en vue du futur gouvernement ne s'éterniseront pas, d'autant que l'Allemagne prendra la présidence du G7 en 2022.

A l'issue du précédent scrutin de 2017, l'actuelle grande coalition n'avait pu être formée que plus de six mois plus tard, entraînant une paralysie politique en Allemagne, notamment sur les questions européennes.

De con côté, le géant de l'automobile Volkswagen, qui a investi des dizaines de milliards d'euros dans l'électrification, a adressé ses "souhaits" à une future coalition.

Sur son compte Twitter, le patron Herbert Diess demande notamment une hausse du prix du CO2 à 65 euros par tonne dès 2024, la fin des subventions pour les carburants fossiles, une sortie plus rapide du charbon ou encore des aides publiques pour l'achat de voitures électriques... et même de vélos.

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