Paris (awp/afp) - Les marchés boursiers tenaient bon mardi en dépit d'une statistique chinoise décevante et d'une accélération de l'inflation en zone euro, dans le sillage du dynamisme des derniers jours à Wall Street.

Les places européennes résistaient au taux d'inflation annuel qui a bondi en août à 3% en zone euro, dépassant nettement l'objectif de 2% de la Banque centrale européenne. Vers 11h15, Paris avançait de 0,29%, Francfort de 0,61% et Milan de 0,39%. Londres faisait bande à part (-0,13%). Quant à la Bourse suisse, son indice phare SMI grappillait 0,15%.

En Asie, les indices ont réussi finalement à surmonter un indicateur qui confirme la tendance d'un ralentissement de la reprise dans la deuxième économie mondiale. En Chine, l'activité manufacturière est tombée en août à son plus bas niveau depuis le début de la pandémie en raison d'une dégradation des conditions sanitaires et d'intempéries dévastatrices.

L'indice des directeurs d'achats (PMI) non manufacturier, qui englobe le secteur des services et la construction, a connu sa première contraction depuis février 2020, "L'activité manufacturière n'était déjà pas brillante en Chine ces derniers temps et la situation, sur ce front, ne s'est pas améliorée en août mais, surtout, les espoirs que les services prennent le relais d'une industrie en panne de croissance ont été balayés", décrypte l'économiste Véronique Riches-Flores du cabinet Riches Flores Research.

Pour expliquer la bonne tenue des marchés, plusieurs experts estiment que, face à ce décrochage, Pékin pourrait prendre de nouvelles mesures de soutien et ainsi limiter le risque potentiel de chute des actions.

Ainsi, "dans l'ensemble, les marchés financiers sont toujours très bien orientés" et, "d'ici à la réunion de la banque centrale américaine qui est prévue le 22 septembre prochain, l'horizon est plutôt dégagé", observe de son côté Saxo Banque, pour qui "le seul point d'incertitude" reste la trajectoire de l'inflation.

La tonalité accommodante du patron de la Réserve fédérale américaine au symposium de Jackson Hole vendredi a redonné un petit coup de fouet aux marchés, surtout à Wall Street où la tendance à la hausse ne faiblit pas.

Les investisseurs vont désormais focaliser leur attention sur le rapport mensuel sur l'emploi américain (NFP) vendredi, qui pourrait influencer le moment que choisira la banque centrale américaine pour commencer à resserrer sa politique monétaire.

Pour l'heure, les investisseurs ont retenu du message de Jackson Hole que la remontée des taux directeurs n'est pas imminente puisqu'elle interviendra après la réduction progressive du programme d'achats d'actifs de la Fed, qui n'a pas encore commencé.

Arkema fait une acquisition aux Etats-Unis

Le groupe de chimie français a annoncé mardi le rachat des activités "Adhésifs de performance" du groupe américain Ashland, "sur la base d'une valeur d'entreprise de 1,65 milliard de dollars" (1,4 milliard d'euros). Son titre grimpait de 6,44% à 114,80 euros à Paris.

Lufthansa se prépare à un hiver compliqué

Le premier groupe européen du transport aérien a profité du rebond estival mais se prépare à un hiver difficile plombé par la résurgence des infections de Covid-19, a prévenu son patron, Carsten Spohr, lundi soir à Francfort. Le titre, par ailleurs pénalisé par une recommandation à la vente par la banque Metzler, perdait 1,06% à 8,52 euros vers 08H50 GMT.

Vivendi cède 2,9% supplémentaires d'UMG

Le géant des médias a annoncé avoir vendu un total de 10% d'Universal Music Group au fonds dirigé par le financier américain Bill Ackman, après lui avoir cédé un premier bloc de 7,1% en août. Le titre Vivendi cédait 1,18% à 32,57 euros vers 09H00 GMT.

GSK et SK Bioscience ensemble contre le Covid

La sud-coréenne SK Bioscience et le laboratoire britannique GSK (-1,18% à 1.458,20 pence) commencent des essais avancés de phase 3 pour un candidat-vaccin contre le Covid-19, ont-ils annoncé mardi.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Le prix du baril de pétrole a connu une forte volatilité lundi après les propos de l'OPEP+ et malgré le passage d'un ouragan sur le Louisiane. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre reculait de 0,66% à 71,75 dollars. A New York, le baril américain de WTI pour le même mois perdait 0,97% à 68,54 dollars.

Du côté des marchés des changes, vers 11H10, l'euro stagnait (+0,25%) par rapport au billet vert, à 1,1826 dollar.

Le bitcoin prenait 1,84% à 47.754 dollars.

afp/vj