WASHINGTON (Reuters) - Les agents du FBI ayant mené cette semaine une perquisition au domicile floridien de l'ancien président américain Donald Trump étaient à la recherche de documents liés aux armes nucléaires, a rapporté jeudi le Washington Post, sans être en mesure d'indiquer si ces documents ont été récupérés.

Reuters n'a pas pu confirmer dans l'immédiat l'authenticité du compte-rendu du journal.

"Cette histoire d'armes nucléaires est un canular", a réagi Donald Trump vendredi sur Truth Social, le réseau social qu'il a créé. Il a estimé que ces informations étaient à mettre au même rang que les controverses concernant ses liens avec Moscou et les deux procédures d'impeachment engagées contre lui.

Le département fédéral de la Justice a demandé jeudi à un juge de rendre public le mandat de la perquisition menée à la résidence de Donald Trump à Mar-a-Lago, une opération que l'ex-président républicain a qualifiée de vengeance politique.

Cette requête, effectuée par l'Attorney General, Merrick Garland, laisse supposer que seront rendues publiques des informations concernant les objectifs des enquêteurs lors de cette perquisition inédite - jamais le domicile d'un ex-locataire de la Maison blanche n'avait jusque-là été perquisitionné.

L'opération s'inscrit dans le cadre d'une enquête sur des documents que Donald Trump aurait illégalement emportés avec lui hors de la Maison blanche au moment de la fin de son mandant, en janvier 2021. Certains des documents seraient classifiés, croit savoir le département de la Justice.

Merrick Garland, nommé par Joe Biden, le successeur démocrate de Donald Trump, a indiqué au cours d'une conférence de presse avoir approuvé personnellement la perquisition.

"Le département ne prend pas une telle décision à la légère", a-t-il dit, ajoutant que des moyens moins intrusifs étaient d'ordinaire préférés lorsque cela était possible.

Cette confirmation est très inhabituelle, alors que les représentants des forces de l'ordre n'évoquent généralement pas des enquêtes en cours, afin notamment de protéger les droits des personnes.

Fait inhabituel, également, c'est Donald Trump lui-même qui a annoncé lundi soir que sa résidence était fouillée par des agents du FBI, accusant Joe Biden de se livrer à une vengeance politique.

Merrick Garland a déclaré que le département de la Justice avait demandé à un tribunal de lever le scellé renfermant le mandat de perquisition "à la lumière de la confirmation publique de la perquisition par l'ancien président, des circonstances et de l'intérêt public pour cette affaire".

Une source au fait de la question a indiqué que le FBI avait récupéré une dizaine de cartons lors de la perquisition.

(Reportage Sarah N. Lynch et Karen Freifeld, avec Andy Sullivan, David Morgan, Mike Scarcella, Kanishka Singh, Eric Beech, Steve Holland et Dan Whitcomb; version française Nicolas Delame, édité par Jean Terzian et Jean-Stéphane Brosse)

par Sarah N. Lynch