New York (awp/afp) - La Bourse de New York modérait sa baisse après l'ouverture alors qu'elle s'orientait de nouveau dans le rouge jeudi, après deux séances de pertes, réalisant que la Fed pourrait réduire son soutien monétaire dès cette année, sur fond d'inquiétude quant au regain de l'épidémie.

A 14h GMT, après avoir perdu près de 1% dans les échanges de pré-ouverture, l'indice Dow Jones ne lâchait plus que 0,17% à 34'900,15 points. Il avait abandonné 1,08% la veille.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, baissait de 0,40% à 14.465,79 points après un repli de 0,89% mercredi.

Le S&P 500 ouvrait en baisse de 0,14% à 4394,08 points, après avoir reculé de 1,07% à l'issue de la séance précédente.

"Ce n'était pas joli hier à l'arrivée, ce ne sera pas joli aujourd'hui à l'ouverture", résumait Patrick O'Hare

Même si le compte-rendu de la Fed remonte à la réunion de fin juillet, les minutes du Comité monétaire ont ébranlé Wall Street car elles montrent que l'idée d'une réduction du soutien monétaire dès cette année gagne du terrain au vu des progrès sur le front économique et de l'emploi.

Mais pour Patrick O'Hare de Briefing.com, "cela n'aurait pas dû être interprété comme une révélation surprise".

La réaction négative du marché est "plus une excuse pour retirer de l'argent de la table", a ajouté l'analyste.

Depuis l'épidémie, la Fed achète chaque mois pour 120 milliards de dollars de bons du Trésor et autres titres pour soutenir la reprise, un soutien qu'elle entend alléger.

"A moins que les investisseurs n'aient été complètement endormis ces derniers mois concernant ces projets de la Fed de réduire son soutien et qu'ils ne reconnaissent que maintenant que celui-ci va diminuer et finira par s'arrêter, les minutes du Comité monétaire ne semblent pas justifier la vente massive qui s'est produite mercredi", jugeait aussi Karl Haeling de LBBW.

Pour l'analyste, il était "plus probable qu'une accumulation d'autres facteurs tels que la résurgence de Covid dans le monde et le ralentissement économique de la Chine se soient combinés pour faire éclater la bulle haussière".

Avant les turbulences de cette semaine, le Dow Jones et le S&P 500, plus représentatif du marché américain, sortaient de cinq séances consécutives de hausses, les poussant à des records successifs.

Les indicateurs publiés jeudi avant l'ouverture ont été mitigés.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont continué à reculer début août s'inscrivant à 348.000 contre 370.000 attendues mais l'activité manufacturière dans la région de Philadelphie a ralenti en août pour le quatrième mois d'affilée, retombant à son niveau de décembre 2020, à la surprise des analystes.

La baisse des actions était partagée par neuf des onze secteurs du SP. Le secteur de l'énergie était lanterne rouge (-1,93%) dans le sillage du plongeon des prix du brut depuis le début de la semaine.

Exxon perdait presque 2%, Chevron 2,31%, le fournisseur de services à l'exploration Devon Energy 3,29%.

Les titres automobiles glissaient en territoire négatif comme GM (-2,14%), Ford (-0,99%) alors que le géant japonais Toyota a annoncé réduire sa production mondiale en septembre de 40% par rapport à ce qu'il avait prévu en raison d'une pénurie de pièces.

Tesla perdait 1,51% à 678,14 dollars.

Le courtier en ligne Robinhood, introduit en Bourse récemment, abandonnait 7,31% à 45,87 dollars après avoir annoncé ses résultats la veille.

L'application de courtage en vogue a accusé une perte de 502 millions de dollars pour un chiffre d'affaires de 565 millions qui a doublé en un an.

Les rendements sur les bons du Trésor à dix ans étaient un peu en baisse à 1,24% contre 1,25% la veille.

afp/ck