Avec une hausse de plus de 30% depuis le début de l'année, Edenred est en train de devenir un candidat crédible à l'accession au CAC40. L'ancienne filiale d'Accor connaît un peu un destin à la Worldline (spinoff d'Atos), puisque sa valorisation dépasse largement celle de son ancienne maison-mère. Son modèle économique séduit, comme nous l'analysons ici.

Spinoff
Les spinoffs (en clair) et leurs mamans (en couleurs criardes) sur 5 ans

Si nous évoquons l'entreprise aujourd'hui, c'est parce qu'elle a continué à gravir les échelons du SBF120, l'indice qui regroupe les principales entreprises cotées à Paris. Il est composé des sociétés du CACMid60, du CACNext20 et du CAC40. Euronext classe toutes ces sociétés en fonction d'un double critère fondé sur la capitalisation flottante et les volumes d'échanges. Pour faire simple, les 40 premières sont versées dans le CAC40, les 20 suivantes dans le CACNext20 et les 60 dernières dans le CACMid60 (la suite de la cote est évidemment elle aussi classée). Chaque trimestre, le conseil scientifique des indices d'Euronext détermine si des mouvements doivent avoir lieu en fonction principalement de ces critères. Les promotions et les déclassements ne sont pas automatiques. Quelques règles subtiles viennent se superposer, notamment une prime à la société déjà présente dans l'indice quand il s'agit d'arbitrer les positions de queue, par exemple les positions 36 à 40 du CAC40 (pour des explications plus fines, c'est ici).

Vivendi menacé ?

Pour en revenir à Edenred, elle était entrée au sein du CACNext20, l'antichambre du CAC40, en 2017. Or selon le classement réalisé par Zonebourse, elle figure désormais au 36e rang des sociétés cotées à Paris si l'on utilise un critère combinant la capitalisation flottante et les volumes échangés. Plus précisément, sa capitalisation flottante la classe en 30e position et ses échanges en 43e position. La vive hausse boursière d'Edenred cette année met quelques dossiers sur la sellette, à l'image de Vivendi, qui ressort à la 47e position de notre classement (47e capitalisation flottante du CAC40 et 48e par les volumes). Les autres dossiers fragiles du CAC40 sont Bouygues et dans une moindre mesure Unibail, même s'ils devraient être protégés par la règle de la prime d'ancienneté précitée. Derrière Edenred, c'est Sodexo qui pousse au portillon, mais le groupe fondé par la famille Bellon, qui a quitté l'indice phare en 2020 au profit de Téléperformance, risque de devoir encore patienter avant d'être réintégré. 

Edenred et Sodexo ont affiché de beaux parcours en 2022
Edenred et Sodexo ont affiché de beaux parcours en 2022. Vivendi peine.

L'arrivée dans un indice très suivi au niveau international provoque généralement des flux acheteurs, ne serait-ce que du côté de la gestion passive, qui doit intégrer le nouvel arrivant à ses portefeuilles. L'effet volume est non-négligeable puisque les actifs sous gestion des ETF CAC40 sont considérables par rapport à ceux qui suivent des indices plus confidentiels ou des thématiques spécifiques.  

Verdict début décembre

Les classements qui viennent d'être cités s'appuient sur une photographie du marché au 08 novembre 2022. De plus, ils reposent sur une méthode approchant celle d'Euronext, mais ne la calquant pas puisqu'elle n'est pas publique. Toutefois, elle a montré sa fiabilité lorsqu'il a fallu pronostiquer les modifications précédentes. Le conseil scientifique des indices d'Euronext tranchera au début du mois de décembre lors de sa revue trimestrielle.

Pour en finir avec ce sujet, les critères actuels laissent penser qu'il ne devrait pas y avoir de changement au sein de l'indice CACNext20, sauf bouleversement d'ici au début du mois de décembre.