Engie chute de plus de 6% à 11,44 euros. Les investisseurs redoutent l'impact du ralentissement de l'approvisionnement en gaz russe sur l'activité de l’énergéticien. Le géant français en effet a déclaré hier soir constater une baisse des livraisons de gaz après les dernières actions de la Russie. Pour autant a-t-il ajouté, ses clients n'étaient, "pour l'heure" pas affectés. Hier, Gazprom, bras armé du Kremlin, a annoncé une deuxième réduction de l'approvisionnement en deux jours sur le gazoduc Nord Stream 1 vers l'Allemagne, ramenant les flux à seulement 40%, a indiqué Reuters.

Le géant russe de l'énergie a imputé cette baisse aux sanctions occidentales qui l'empêchent de mener des travaux de maintenance. Mais cette excuse est balayée par les observateurs occidentaux qui estiment que Moscou se venge des sanctions, renforce la crainte d'un manque de gaz en Europe et cette hiver et entretient la hausse des cours pour affaiblir l'occident.

L'enjeu est d'importance à double titre pour Engie. D'une part le groupe était dépendant à 20% du gaz russe avant la guerre en Ukraine. Depuis, il cherche à diversifier ses approvisionnements. D'autre part, Engie n'est qu'un intermédiaire. Il ne produit quasiment pas de gaz, qui l'achète sur le marché, au prix du marché...

Le mois dernier, le groupe a dévoilé des résultats trimestriels en forte progression grâce au trading et à la volatilité extrême des courts du gaz. Il a vendu au prix du marché du gaz acquis plus tôt lorsque les prix étaient bien moindres. Mais cet effet d'aubaine est sans doute passé.