Paris (awp/afp) - Eurofins Scientific, géant français des laboratoires d'analyses médicales, a annoncé mercredi relever ses objectifs pour 2022, grâce aux tests Covid-19 et à la demande pour ses autres produits de diagnostic, mais la dynamique de ses activités hors-Covid inquiète les investisseurs.

Au premier semestre, Eurofins a enregistré un chiffre d'affaires en hausse de 4,3%, à 3,4 milliards d'euros (3,3 milliards de francs suisses), plus élevé qu'attendu par le consensus d'analystes interrogés par Bloomberg.

A la Bourse de Paris mercredi matin, son action chutait cependant de 5,11%, à 77,22 euros, vers 10H25, dans un marché en légère hausse de 0,21%. Les investisseurs s'inquiètent de la pérennité des bénéfices d'Eurofins alors que ses activités liées au Covid-19 devrait bien finir par ralentir.

Hors chiffre d'affaires liés au Covid, Eurofins a enregistré une croissance de 5,3% au premier semestre, malgré l'impact négatif des confinements en Chine et de la guerre en Ukraine, a-t-il indiqué.

C'est "légèrement inférieur" aux prévisions, selon les analystes d'Oddo BHF.

Le chiffre d'affaires des activités liées au Covid "compense les perturbations dans le +core business+", les activités hors-Covid, ajoutent-ils dans une note.

Quant au chiffre d'affaires généré par les tests et produits pharmaceutiques liés à la pandémie, ils atteignent 470 millions pour cette même période, au-delà des objectifs annuels. Eurofins avait précédemment indiqué tabler sur 400 millions de ventes liées au Covid sur toute l'année.

Depuis le début de la crise du Covid-19, les tests ont été généralisés dans de nombreux pays dont la France, boostant les revenus d'Eurofins ces deux dernières années.

Par conséquent, Eurofins relève de nouveau ses objectifs et table à présent sur des revenus pour l'année de 6,7 milliards d'euros, contre 6,3 milliards annoncés en avril.

Pour 2023, il avait précédemment indiqué s'attendre à un chiffre d'affaires de 6,55 milliards, avant 7,25 milliards d'euros en 2024. Ces objectifs ne sont pas revus, relève Eurofins, en raison des incertitudes liées notamment à la guerre en Ukraine et à l'inflation.

Mais le groupe de diagnostic précise qu'en raison des nouveaux variants de Covid-19, et de la reprise des interactions sociales et des voyages, des contributions additionnelles liées au Covid pourraient être enregistrées.

Par régions, l'Europe demeure son premier marché, avec des ventes atteignant 1,8 milliard d'euros au premier semestre (-7% sur un an). La division des tests alimentaires a été sous pression sur cette période, notamment en raison de l'inflation qui a amené des entreprises du secteur agroalimentaire à limiter leurs investissements, selon le groupe.

L'Amérique du Nord a, elle, connu une solide croissance (1,2 milliard d'euros, +20%). Le reste du monde enregistre aussi une nette hausse (+35% à 351 millions d'euros).

afp/jh