Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a enchaîné mercredi un troisième record en autant de séances en 2022, les investisseurs privilégiant les entreprises qui devraient être favorisées par la réouverture de l'économie dans les prochains mois.

L'indice vedette CAC 40 a pris 58,96 points, soit 0,81% à 7.376,37 points, un nouveau record en clôture. En séance, il a atteint 7.384,86 points, un nouveau plus haut également.

La veille, il avait terminé en hausse de 1,39%.

La cote Parisienne a ouvert à un niveau proche de l'équilibre avant de progresser à un rythme régulier pendant toute la journée.

"La thématique de ce début l'année, c'est la remontée des taux d'intérêt", explique Alexandre Baradez, chef de l'analyse chez IG.

Les investisseurs ont laissé derrière eux Omicron, malgré l'explosion du nombre de cas ces dernières semaines. Ils sont convaincus que sa plus faible dangerosité, selon des premières études, permettra aux gouvernements de gérer la crise sans trop de restrictions pour l'activité économique et d'en sortir rapidement.

En conséquence, l'attention se porte désormais sur la Réserve fédérale américaine, qui publiera dans la soirée le compte-rendu des discussions de sa dernière réunion de politique monétaire.

Avec une inflation galopante et un marché de l'emploi désormais proche de son niveau pré-pandémie, la Fed a assuré aux marchés fin 2021 qu'elle allait augmenter ses taux directeurs, principal outil pour juguler la hausse des prix.

Sur le marché obligataire, les emprunts américains ont grimpé en début de semaine, le 10 ans atteignant 1,68%.

"Il se produit une rotation sectorielle, avec les valeurs de croissance, comme la technologie, qui partent à la baisse, alors que celles sur la réouverture des économies, comme l'industrie, les banques, le tourisme, l'automobile, progressent", note M. Baradez.

Les entreprises de la tech ont besoin de taux bas pour soutenir leur valorisation élevée, leurs investissements conséquents et leurs perspectives de croissance.

La place Parisienne est principalement composée de la seconde catégorie, expliquant sa meilleure performance que les marchés américains, dépendants des géants de la tech.

Cette rotation "pourrait être dominante sur les douze prochains mois, même si pas forcément de manière aussi puissante", poursuit l'analyste.

Jusqu'à la publication des résultats annuels des entreprises, débutant plus tard dans le mois, "il n'y a pas de vrais dangers pour les marchés européens, sauf nouvelle inattendue, par exemple venant de Chine", détaille-t-il.

L'automobile rugit

Le secteur automobile profitait encore à plein des perspectives de réouverture de l'économie.

En trois séances, Renault et Stellantis ont ainsi pris 10%. Mercredi, Renault a engrangé 5,31% à 34,00 euros et Stellantis 3,91% à 18,40 euros. Les équipementiers Plastics Omnium (+2,69% à 24,40 euros) et Valéo (+2,13% à 28,31 euros) ont pris l'aspiration.

Autres valeurs qui ont profité de ces vents porteurs: les banques (Société Générale +1,02% à 32,25 euros), les matières premières (ArcelorMittal +2,64% à 29,70 euros, TotalEnergies +1,20% à 45,92 euros) ou encore les centres commerciaux (Unibail-Rodamco-Westfield +2,42% à 66,08 euros).

Nouvelles rumeurs sur Carrefour

Auchan reviendrait à l'assaut pour acquérir son rival Carrefour avec de nouveaux investisseurs, après l'échec des discussions à l'automne, a affirmé l'agence de presse financière Bloomberg. Le cours du groupe a bondi de près de 6% après la publication de l'article et a terminé en hausse de 5,09% à 17,25 euros.

Santé et tech encore en souffrance

Les investisseurs se sont encore détournés des entreprises liées à la lutte contre le Covid-19. Le géant des analyses Eurofins Scientific a reculé de 1,06% à 100,44 euros, bioMérieux de 0,60% à 116,25 euros et Sartorius Stedim de 1,74% à 434,20 euros.

Les valeurs technologiques ont aussi été affectées par le recul du Nasdaq à Wall Street, en raison de la hausse des taux. OVHCloud a perdu 3,37% à 25,91 euros, Capgemini 2,12% à 212,60 euros et Dassault Systems 0,59% à 50,53 euros.

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