Eutelsat gagne 4,8% à 9,05 euros. Les investisseurs saluent la montée au capital de la compagnie de transport maritime CMA CGM. Cette dernière a franchi le seuil de 5% du capital et des droits de vote (5,03%) de l'opérateur français de satellites. Un investissement qui confirme le soutien du groupe de Rodolphe Saadé au mariage entre Eutelsat et le britannique OneWeb. Une fusion, annoncée fin juillet, qui avait semé le doute chez les investisseurs. Le titre du français a flanché de 33% en deux séances pour atteindre 7,01% le 26 juillet. Depuis, il remonte progressivement.

Cette montée au capital du géant des mers CMA CGM n'est pas une surprise. Dès l'annonce du rapprochement entre Eutelsat et OneWeb, Rodolphe Saadé avait apporté son soutien officiel.

Selon Les Echos, l'armateur détenait de l'ordre de 3 % d'Eutelsat. Rodolphe Saadé serait entré au capital quand Patrick Drahi a lancé son offre sur Eutelsat à l'automne dernier, croit savoir le quotidien.

Depuis un an, CMA CGM s'intéresse au secteur spatial, assure le journal qui précise que Rodolphe Saadé est dans une vision de très long terme à dix ou quinze ans dans le cadre de la transformation du groupe. Il est convaincu que l'espace est la frontière ultime de la logistique.

Pour preuve, en novembre, CMA CGM a noué un autre partenariat avec Thales, qui n'a pas été rendu public, et qui vise à développer un véhicule logistique orbital.

Fin juillet, Eutelsat et les actionnaires clés de OneWeb ont signé un protocole dans la perspective de cette opération, qui prendra la forme d'un échange d'actions. La transaction valorise OneWeb à 3,4 milliards de dollars impliquant une valeur de 12 euros par action Eutelsat.

Dans le sillage de cette annonce, Kepler Cheuvreux avait abaissé sa recommandation d'Acheter à Conserver sur Eutelsat. Le bureau d'études juge que ce rapprochement est une mauvaise nouvelle pour les actionnaires minoritaires d'Eutelsat, qui deviendraient les détenteurs d'une société plus risquée puisque OneWeb n'a pas terminé le déploiement de sa constellation (risques techniques, investissements supplémentaires) et devra faire face à la concurrence de sociétés plus importantes.

Malgré des réactions boursières très négatives, Eutelsat a défendu la reprise de OneWeb, qui développe une constellation de 648 satellites pour distribuer le haut débit dans le monde.

A un prix très élevé, mais nécessaire pour transformer l'opérateur de satellites en un acteur mondial des télécommunications, selon sa directrice générale Eva Berneke, interrogée par Les Echos.