New York (awp/afp) - La Bourse de New York a ouvert en baisse mercredi, inquiète de l'impasse au Congrès sur le relèvement de la dette mais aussi de la persistance de l'inflation.

Vers 14H00 GMT, l'indice Dow Jones lâchait 1,24% à 33.889,25 points, l'indice Nasdaq, riche en valeurs technologiques, 1,13% à 14.270 points, et l'indice élargi S&P 500, 1,19% à 4.293,95 points.

Le haut niveau des prix du pétrole, ainsi que la flambée des cours du gaz naturel, alimentent les craintes d'une inflation durable, en rupture avec le discours des banquiers centraux, qui évoquent un phénomène temporaire.

Signe que les opérateurs s'inquiètent de plus en plus d'une inflation persistante et d'une possible hausse des taux d'intérêt de la Banque centrale américaine (Fed) pour la contrer, les rendements des obligations se tendaient nettement.

Le taux moyen des emprunts d'Etat américains à 10 ans a bondi à 1,57%, niveau qu'il n'avait plus atteint depuis mi-juin, avant de retomber à 1,51%.

"On se rend compte que les résultats du troisième trimestre vont beaucoup être influencés par l'inflation, par les problèmes de chaînes d'approvisionnement", a commenté Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. "Ca, c'est déjà dans les cours, sauf que ça va influencer énormément aussi les +guidances+ (prévisions), et c'est mauvais pour le marché."

PepsiCo profitait ainsi peu (+0,11% à 151,26 dollars) du relèvement de ses objectifs de croissance organique pour son exercice 2021, qui a accompagné un bénéfice net et des revenus supérieurs aux attentes au troisième trimestre, publiés mardi après Bourse.

Hausse des coûts

Les investisseurs retenaient davantage le discours du groupe qui a prévenu que ses prix allaient probablement augmenter au jusqu'au premier trimestre.

"Personne ne peut parier maintenant sur ce que sera le cours de la canne à sucre dans six mois", a commenté Gregori Volokhine, donc "on va commencer à soupçonner que chaque société pourrait rencontrer un fort vent contraire à cause de ces hausses et de ces ruptures de stocks."

"L'inflation, on en parle depuis des mois, l'énergie aussi, par contre ce dont on ne parle pas depuis des mois c'est cet énorme problème politique à Washington du relèvement du plafond de la dette", a commenté Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.

Un troisième vote a été annoncé au Sénat mercredi par les démocrates pour tenter de relever le plafond de la dette, mais les républicains ont déjà indiqué qu'ils voteraient contre, et feraient échec à la tentative.

Faute d'un relèvement d'ici le 18 octobre, nécessaire pour que le gouvernement puisse continuer à emprunter, les Etats-Unis pourraient faire défaut sur leur dette.

"La première chose, pour les marchés, quoi qu'on dise, c'est cette grosse inquiétude", a souligné le gérant.

Les investisseurs ont ainsi passé outre le bon chiffre de créations d'emplois dans le secteur privé en septembre, qui sont ressorties à 568.000, soit sensiblement plus que les 430.000 attendus, selon l'enquête mensuelle du cabinet ADP.

Globalement, le marché, qui se situe encore à des niveaux historiquement élevés malgré une petite correction en septembre, manque de soutien et la saison de résultats ne s'annonce pas de nature à lui en fournir, prévient M. Volokhine.

"Des jours comme lundi (nette baisse) et des jours comme hier (fort rebond), on va en avoir beaucoup", explique le gérant. "Ce ne sont pas des corrections. On dit +buy the dip+ (acheter après une baisse), on secoue un peu et on recommence."

Au tableau des valeurs, Facebook se repliait (1,25% à 328,80 dollars) après la communication de son PDG Mark Zuckerberg, qui a contesté les affirmations de la lanceuse d'alerte Frances Haugen, entendue au Congrès mardi.

"Au coeur de ces accusations réside l'idée que nous privilégions les profits plutôt que la sécurité et le bien-être. Ce n'est tout simplement pas vrai", a écrit le co-fondateur du groupe, sur sa page Facebook.

Le groupe sidérurgique US Steel décrochait (-7,68% à 20,72 dollars) après la publication d'une note des analystes de Goldman Sachs qui annoncent une possible correction du prix de l'acier. Le producteur américain de boulettes de minerai de fer Cleveland-Cliffs suivait la tendance (-4,50% à 19,83 dollars).

Les analystes du même Goldman Sachs ont également abaissé leur recommandation pour les compagnies American Airlines (-4,77% à 20,45 dollars) et JetBlue (-5,27% à 15,27 dollars), mettant en avant une reprise moins rapide que prévu de la fréquentation et l'augmentation des prix de l'énergie.

Quant au géant de la location de véhicules Hertz, il profitait (+7% à 23,55 dollars) de la nomination de l'ancien PDG de Ford, Mark Fields, comme directeur général par intérim. Le groupe avait déposé le bilan en mai 2020, plombé par la pandémie de coronavirus, avant d'en sortir en juillet dernier.

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