La First Investment, troisième banque du pays, et la Corporate Commercial Bank (Corpbank) ont été victimes de phénomènes de "ruées bancaires", leurs clients se précipitant pour vider leurs comptes.

La Banque centrale de Bulgarie a dénoncé vendredi une tentative délibérée de déstabilisation de l'Etat par le biais d'attaques contre le système bancaire au moyen d'une campagne orchestrée sur les réseaux sociaux.

Les appels au calme du gouvernement et de l'Union européenne semblent depuis avoir été entendus.

"Les gens se sont calmés, ce qui est logique après les déclarations des uns et des autres", a expliqué Petar Ganev, de l'Institut Bulgare pour l'économie de marché.

"Le risque de nouvelles attaques contre le système bancaire demeure car il ne fait guère de doute que celle-ci était bien préparée", a-t-il ajouté.

Les autorités bulgares ont appréhendé quatre personnes soupçonnées d'avoir provoqué la panique.

Une ligne de crédit de 3,3 milliards de levs (1,7 milliard d'euros) sollicitée par la Bulgarie et approuvée lundi par la Commission européenne, a permis à l'action de First Investment Bank de gagner 20%, éliminant la quasi totalité de ses pertes de vendredi.

L'exécutif européen, faisant écho au Fonds monétaire international et à des économistes, a dit que le système bancaire bulgare était correctement capitalisé et disposait d'un niveau de liquidité élevé si on le comparait à ceux d'autres Etats membres de l'UE.

Le président Rosen Plevneliev a exhorté dimanche les Bulgares à garder confiance envers leurs banques, leur disant qu'il n'y avait aucune raison de céder à la panique.

Cette crise bancaire a provoqué une union sacrée de la classe politique bulgare, laquelle a choisi la date du 5 octobre pour des élections législatives anticipées, un engagement pris à la suite du scrutin européen de mai dernier.

(Wilfrid Exbrayat et Patrick Vignal pour le service français)

par Angel Krasimirov et Gareth Jones