PARIS (Reuters) - Après une ouverture sur une note prudente, les principales Bourses européennes ont amplifié leur progression lundi dans la matinée, rassurées par de bons indicateurs PMI dans le secteur manufacturier en zone euro qui ont remis l'accent sur des statistiques très solides en Chine.

Les indices PMI, ressortis supérieurs à leur estimation flash, ont relégué au second plan les inquiétudes relatives à la multiplication des mesures de confinement en Europe face à la dégradation sanitaire liée au coronavirus et à l'élection présidentielle américaine.

À Paris, l'indice CAC 40 progresse de 1,31% à 4.654,21 points vers 10h10 GMT. À Francfort, le Dax prend 1,52% et à Londres, le FTSE gagne 0,67% après avoir d'abord été pénalisé par l'annonce d'un retour au confinement au Royaume-Uni.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro et le Stoxx 600 progressent respectivement de 1,38% et de 0,92% après avoir ouvert avec plus d'une heure de retard en raison d'un problème technique, a annoncé l'opérateur Qontigo à ses clients.

Ce problème n'a pas affecté la cotation des valeurs individuelles composant les deux indices mais il a sûrement affecté celle des produits dérivés et des ETF dont les prix sont basés sur le niveau de l'indice Stoxx 600.

Au mois d'octobre, la zone euro a connu un rebond marqué de son activité manufacturière, tiré essentiellement par l'Allemagne. L'indice PMI calculé par IHS Markit auprès des directeurs d'achats du secteur manufacturier a grimpé à 54,8 le mois dernier, son plus haut niveau depuis juillet 2018, après 53,7 en septembre et 54,4 lors de l'estimation "flash".

Ces chiffres font écho aux statistiques parues en Chine, où l'activité manufacturière a atteint un plus haut depuis près de dix ans selon Caixin.

Les économistes préviennent néanmoins que le rebond de l'activité manufacturière en Europe pourrait être rapidement menacé par les nouvelles mesures de restrictions qui se multiplient sur le continent.

Ainsi, après la France et l'Allemagne, Londres a à son tour dû se résoudre à mettre en oeuvre un nouveau confinement national à partir de jeudi et jusqu'au 2 décembre.

Le Portugal a également décidé de reconfiner sa population tandis que l'Autriche a annoncé un couvre-feu et la Grèce a décidé de fermer ses bars et restaurants.

Les investisseurs devront par ailleurs faire face à une semaine extrêmement chargée avec l'élection présidentielle américaine mardi et la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale jeudi sur fond d'une nouvelle salve de résultats d'entreprises.

VALEURS

A Paris, le géant de l'immobilier commercial Unibail-Rodamco-Westfield recule de 2,46% après avoir prévenu dimanche que le retour au confinement dans une partie de l'Europe pourrait peser sur son activité et ses finances au quatrième trimestre.

Dans la foulée, le concurrent Klépierre abandonne 1,52%.

Les distributeurs spécialisés comme Fnac-Darty (-4,67%) et Maisons du Monde (-0,78%) sont pénalisés par la décision du gouvernement de restreindre dès mardi la liste des produits autorisés à la vente en grande surface.

A Amsterdam, la société Kiadis Pharma s'envole de 246,65% après l'annonce de son rachat par Sanofi (+2,46%) pour un montant d'environ 308 millions d'euros.

EN ASIE

La tendance a été positive lundi sur les Bourses asiatiques, soutenues par les bons indicateurs en provenance de Chine.

La Bourse de Tokyo a terminé en hausse de 1,39%, favorisée en outre par des publications de résultats d'entreprises jugées satisfaisantes.

En Chine, le CSI 300 des grandes capitalisations a pris 0,54%.

A WALL STREET

Les futures sur les indices américains préfigurent un rebond de plus de 1% à l'ouverture lundi après le net repli accusé en fin de semaine sous le coup des annonces jugées décevantes des géants de la technologie, du nombre record de nouvelles contaminations par le coronavirus aux Etats-Unis et de la nervosité avant l'élection présidentielle.

L'indice Dow Jones a cédé vendredi 0,59% à 26.501,6 points. Le S&P-500 a perdu 1,21%, à 3.270,14 points et le Nasdaq Composite a abandonné 2,45% à 10.911,59 points.

CHANGES/TAUX

La livre sterling est pénalisée par l'annonce de l'instauration d'un confinement en Angleterre et perd 0,25% face au dollar.

Le billet vert gagne 0,1% face à un panier de devises de référence, profitant du climat de craintes sanitaires et d'incertitudes électorales.

L'euro se replie légèrement pour revenir à 1,1640, après avoir touché un creux à 1,1621 plus tôt en séance, soit un plus bas depuis le 28 septembre.

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans est pratiquement inchangé, à 0,8687% tandis que son équivalent allemand regagne un point de base, à -0,613% après son repli initial.

PÉTROLE

Les cours du brut chutent de plus de 2%, pénalisés par des craintes sur la demande avec le retour des mesures de confinement en Europe.

Le baril de Brent lâche 2,1% à 37,13 dollars et celui du brut léger américain abandonne 2,5% à 34,89 dollars.

Le Brent a perdu jusqu'à 5,8% dans les premiers échanges lundi et le WTI jusqu'à 6%, les faisant retomber à leur plus bas niveau depuis mai.

(Édité par Jean-Michel Bélot)

par Blandine Henault