Madrid (awp/afp) - Six des plus grandes entreprises de BTP d'Espagne se sont vues infliger des amendes totalisant plus de 200 millions d'euros pour entrave à la concurrence pendant 25 ans lors de "milliers" d'appels d'offres lancés par l'Etat ou les administrations, a annoncé jeudi la Commission nationale des marchés et de la concurrence (CNMC).

Ces entreprises, actrices majeures du secteur en Espagne, faisaient partie d'un "groupe" qui s'est réuni toutes les semaines entre 1992 et 2017, date de sa dissolution, pour analyser les appels d'offres publiés par l'Etat, explique dans un communiqué la CNMC, autorité de la concurrence en Espagne.

Lors de ces rencontres, elles "décidaient des appels d'offres dans lesquels elles se répartissaient - entre elles ou dans un sous-groupe - une partie ou la totalité des travaux", selon le communiqué. Elles échangeaient également des informations sur leur stratégie de présentation devant les administrations.

Ces pratiques ont eu "des effets dommageables sur la société, dans la mesure où elles ont affecté des milliers d'appels d'offres émis par les administrations publiques espagnoles pour la construction et l'édification d'infrastructures comme des hôpitaux, des ports, des aéroports, des routes...", a ajouté la CNMC.

L'organisme qualifie ces agissements d'"infraction très grave" à la loi espagnole de la défense et de la concurrence, ainsi qu'à la législation européenne.

Au total, ce sont donc des amendes de 203,6 millions d'euros (201,8 millions de francs suisses) qui ont été infligées à Acciona Construcción S.A. (29,4 millions d'euros), Dragados S.A. (57,1 millions), FCC Construcción (40,4 millions), Ferrovial Construcción (38,5 millions), Obrascón Huarte Lain S.A. (21,5 millions) et Sacyr Construcción S.A. (16,7 millions).

Ces entreprises disposent de deux mois pour faire appel de cette décision en justice, devant l'Audience nationale.

afp/jh