Zurich (awp) - L'action du spécialiste des revêtements de surface Forbo était chahutée lundi sur SIX, après l'annonce surprise survenue la veille du week-end du départ pour la fin du mois en cours de son directeur général (CEO), Michael Schumacher, en raison de "divergences de point de vue sur l'orientation stratégique".

Les fonctions du patron démissionnaire ont été reprises à titre intérimaire par le président du conseil d'administration This Schneider, et le seront à partir de mars prochain par l'Allemand Jens Fankhänel, actuellement aux commandes de Kardex. La rocade inattendue a pris de court tant les analystes que les investisseurs.

A la mi-journée, la nominative Forbo se délitait de 12,0% à 1144 francs suisses, après avoir plongé à 1120 francs suisses, dans un marché (SPI) en repli de 0,21%. L'action Kardex reculait quant à elle de 2,0% à 156,00 francs suisses.

Le départ précipité du CEO constitue une surprise, même si l'on sait que le conseil d'administration de Forbo a "sa vision propre et très forte sur comment générer de la valeur pour les actionnaires", estime Bernd Pomrehn, de la banque Vontobel.

Le fait que le groupe zougois n'ait pas non plus apporté d'explication à l'érosion de près de moitié des bénéfices attendue pour la seconde moitié de l'année n'est pas vraiment de nature à inspirer la confiance, poursuit l'analyste. Selon lui, l'entreprise n'est pas parvenue à reporter la hausse du prix des intrants, mais le caractère passager du problème ne remet pas en cause la recommandation d'achat (buy).

Plus critique, Martin Hüsler de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) a dégradé la sienne à "pondérer au marché", après "surpondérer" considérant le départ du CEO après seulement une année en poste comme "surprenant et décevant", à plus forte raison au vu de son pédigrée auprès de Geberit et Saint-Gobain.

L'établissement cantonal a raboté ses projections de bénéfice de près d'un quart pour l'exercice en cours, à 105,5 millions de francs suisses, ce qui implique une marge opérationnelle (Ebit) de 8,8% au deuxième semestre, nettement inférieure aux 15,4% dégagés sur les six premiers mois de 2022.

"En n'expliquant pas les raisons de la chute attendue de ses bénéfices et en changeant de direction de manière inattendue, Forbo perd beaucoup de confiance", déplore l'expert de la ZKB.

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