FRANCFORT/HELSINKI (Reuters) - Uniper a reçu vendredi 15 milliards d'euros de garanties et de fonds propres du gouvernement allemand qui est intervenu pour sauver l'importateur de gaz, jusqu'à présent le plus affecté par la crise énergétique liée au conflit en Ukraine.

Ce renflouement couronne des semaines d'intenses négociations entre l'Allemagne et la Finlande, qui contrôle l'actionnaire majoritaire d'Uniper, Fortum.

La diminution de l'approvisionnement en gaz russe a mis à mal les finances de l'entreprise.

A Francfort, le titre Uniper a d'abord grimpé de 5% après l'annonce, mais à 1035 GMT, l'action reculait de 14%.

Aux termes de l'accord, le gouvernement allemand prendra une participation de 30% dans Uniper. Fortum ne détiendra plus que 56% de l'entreprise allemande, contre environ 80% actuellement.

"Nous vivons une crise énergétique sans précédent qui nécessite des mesures robustes", a déclaré Markus Rauramo, président du directoire de Fortum, ajoutant que l'accord reflétait les intérêts de toutes les parties.

"Nous avons été poussés par l'urgence et la nécessité de protéger la sécurité d'approvisionnement de l'Europe en temps de guerre."

Après cette bouée de sauvetage, Uniper, Fortum et le gouvernement allemand travailleront sur une solution à long terme pour revoir les modalités des contrats de gaz en gros de l'entreprise, avec une perspective d'accord d'ici à fin 2023.

En raison de la baisse de l'approvisionnement en provenance de Russie, Uniper n'a pu compter sur des accords de prix à long terme et a dû acheter du gaz cher au comptant pour compenser le manque à gagner.

L'accord conclu vendredi permettra à Uniper de répercuter sur ses clients la hausse des prix du gaz, qui a été multipliée par huit, mais le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré que le gouvernement envisageait des mesures d'aide.

Olaf Scholz a souligné que la décision du gouvernement allemand de prendre une participation dans Uniper était nécessaire mais pas éternelle.

"Cela mis à part, nous partons du principe que nous avons une marge de manoeuvre financière en ce qui concerne ce dont nous avons discuté ensemble", a-t-il ajouté, évoquant l'accord.

(Reportage Christoph Steitz, Essi Lehto, Matthias Inverard, Holger Hansen, Andreas Rinke, Markus Wacket, Matthias Williams et Miranda Murray ; version française Elena Vardon, édité par Kate Entringer et Sophie Louet)