Paris (awp/afp) - Les Bourses et le pétrole reculaient mardi face à l'avancée du variant Omicron qui risque d'entraver la reprise économique. Une déclaration pour le moins inattendue du président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, est venue plomber la Bourse de New York.

Après un modeste rebond lundi, les places européennes et Wall Street repartaient dans le rouge. Les indices européens ont néanmoins réduit leurs pertes par rapport au début de séance : Paris a lâché 0,81%, Francfort 1,18%, Londres 0,71% et Milan 0,87%. Du côté de la Bourse suisse, son indice phare SMI a terminé sur un repli de 0,50%.

De plus en plus de pays indiquent avoir détecté la nouvelle souche parmi les tests effectués sur leur sol, et la mise en place de nouvelles restrictions sanitaires se multiplie dans le monde. De plus, des déclarations sur la moindre efficacité des vaccins actuels contre le variant Omicron et sur les risques potentiels pour l'économie ont attisé les craintes des investisseurs.

"L'imprévisibilité de la pandémie et les incertitudes politiques qui en découlent directement représentent un grand poids" pour les marchés, commente Andreas Lipkow, de Comdirect. Il faudra cependant plusieurs semaines avant d'obtenir des données fiables sur la létalité et la contagiosité du nouveau variant.

Le reconfinement en Autriche et des signaux d'un possible relèvement des taux directeurs plus tôt que prévu aux États-Unis avaient déjà fragilisé les marchés boursiers la semaine dernière, alors à des niveaux étincelants, avant même l'apparition d'Omicron.

Powell change d'avis sur l'inflation

À Wall Street, les principaux indices plongeaient par rapport au début de séance : le Dow Jones cédait 1,70%, le S&P 500 1,58% et le Nasdaq 1,65%, vers 18h35. Le président de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell a jugé que le moment est venu de cesser de parler d'une inflation temporaire aux États-Unis.

Un "revirement inattendu", selon Michael Hewson, analyste chez CMC Markets UK, étant donné que Jerome Powell a martelé pendant des mois que la hausse des prix ne devrait pas durer et qu'elle était due à des facteurs transitoires liés à la reprise. Le patron de la Fed a estimé mardi devant la commission bancaire du Sénat que "les risques d'une inflation plus persistante se sont accrus", et envisage une réduction plus rapide des achats d'actifs afin de lutter contre la hausse des prix.

L'inflation aux États-Unis est au plus haut depuis 31 ans et celle en zone euro a atteint un niveau record en novembre, à 4,9% sur un an, du jamais-vu depuis plus de 20 ans. Après un sursaut provoqué par les propos de M. Powell, le taux d'intérêt de la dette américaine à dix ans revenait à un niveau bas, 1,46% contre 1,53% à la clôture de la veille, signe de l'aversion au risque des investisseurs.

Inditex en baisse après la nomination de Marta Ortega

L'action du groupe d'habillement a abandonné 6,10% à 27,86 euros à Madrid après la nomination de Marta Ortega, fille du multimilliardaire espagnol Amancio Ortega, à la tête du groupe propriétaire de la marque Zara.

Volvo Cars optimiste

Le constructeur automobile suédois Volvo Cars a souffert de l'effet des pénuries d'approvisionnement en semi-conducteurs au troisième trimestre, mais affirme que la situation s'est améliorée au début du quatrième trimestre. À Stockholm, l'action a bondi de 13,61% à 77,82 couronnes suédoises.

Le pétrole rechute, la reprise du dollar et du bitcoin s'essouffle

Les cours du brut accéléraient leur chute en fin de journée, lestés par les craintes liées aux nouveau variant de coronavirus, dans un marché nerveux à deux jours du sommet de l'Opep+.

Vers 18h35, à New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en janvier tombait de 5,73% à 65,87 dollars. À Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour le même mois, dont c'est le dernier jour de cotation, perdait 4,06% à 70,46 dollars.

L'euro, qui avait légèrement baissé lundi après avoir gagné près de 1% par rapport au billet vert vendredi, reprenait 0,15% à 1,1307 dollar.

Le bitcoin cédait 1,86% à 57.240 dollars.

afp/vj