GlaxoSmithKline bondit de plus de 5% à 1 727,2 pence tandis qu'Unilever cède 5,3% à 3 728 pence. Samedi, le laboratoire a révélé avoir rejeté trois offres du géant britannique de la grande consommation sur sa branche de santé grand public. La dernière, datant du 20 décembre, valorisait GSK Consumer Healthcare à 50 milliards de livres (50 milliards d'euros), dont 41,7 milliards de livres en cash et 8,3 milliards de livres en actions Unilever. GSK Consumer Healthcare est une co-entreprise avec Pfizer dans laquelle GSK détient 68%.

Jugeant que les propositions d'Unilever " sous-évaluait fondamentalement " l'activité et les perspectives futures de sa branche qui regroupe des marques comme Sensodyne, Advil, ou Voltaren, GSK a confirmé son intention de l'introduire cette année en Bourse. Pfizer partage ce point de vue, a précisé la presse britannique.

De son côté, Unilever a déclaré que GSK Consumer Healthcare serait un très bon complément stratégique au moment où lui même continue de remodeler son portefeuille.

En 2021, le chiffre d'affaires GSK Consumer Healthcare s'est établi à 9,6 milliards de livres. GSK prévoit pour sa filiale une croissance annuelle comprise entre 4% et 6% sur la période 2021/2026.

La dernière proposition d'Unilever valorise sa cible selon un multiple de 5,2 fois son chiffre d'affaires, observe Invest Securities.

En 2018 rappelle le broker, GSK avait racheté la part minoritaire de Novartis (36,5%) pour un montant de 9,2 milliards de livres valorisant la franchise à 25,5 milliards de livres, soit un multiple de 2,3 fois son chiffre d'affaires.

Selon les rumeurs de personnes proches du dossier citées par le bureau d'études, une offre de 61,5 milliards de livres, soit 6,4 fois son chiffre d'affaires, pourrait satisfaire les deux groupes.

Concernant le financement conclut Invest Securities, il semblerait que pour financer l'opération, Unilever devrait potentiellement réaliser une augmentation de capital et possiblement vendre tout ou partie de sa franchise alimentaire.

A cet égard, le géant de l'agroalimentaire a précisé que toute acquisition serait suivie de la cession d'activités ou de marques dont les marges sont plus faibles que celles des produits achetés.

Credit Suisse a confirmé son opinion Sous-performance et son objectif de cours de 1 400 pence sur GSK, estimant que le feu vert de la FTC, les autorités américaines de la concurrence, pourrait prendre plus d'un an, ce qui retarderait la vente et exposerait GSK à l'évolution des actions Unilever. La banque suisse observe par ailleurs que ce deal susciterait des questions fiscales.

Jefferies, en revanche, a maintenu sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 1 925 pense sur GSK. Le broker juge que l'offre de 50 milliards de livres reflète une prime modeste de 10% compte tenu des synergies éventuelles.

Le courtier est resté à l'Achat sur Unilever avec un objectif de cours de 4 650 pence. Il comprend l'avantage d'une combinaison dans les soins de la bouche et les vitamines, mais juge les valorisations tendues, avec en plus la probabilité d'une augmentation de capital d'Unilever, son offre étant presque trop baisse.  S'il le reconnaît des attraits à l'opération, l'analyste a besoin d'être bien davantage convaincu de sa portée stratégique et économique. 

JMorgan a réitéré sa recommandation d'Achat et son objectif de cours de 1 710 pence sur GSK. L'offre d'Unilever conduit à une hausse théorique de sa valorisation de GSK de 9% bien que des questions sur la fiscalité se posent, observe la banque américaine.

Enfin, UBS a relevé son objectif de cours sur GSK de 1 600 à 1 680 pence tout en conservant son opinion Neutre. Pour l'intermédiaire, GSK a eu raison de rejeter les propositions trop basses d'Unilever.