Après une excellente année 2021, 2022 commence bien. Objectif de chiffre d’affaires fixé à 600m€.
PUBLICATION RES./CA

SFPI a publié un résultat net 2021 étonnamment bon, de 32m€ (+83%), soutenu à la fois par la vigueur de la demande et une base de coûts maîtrisée. La solidité du carnet de commandes et un bilan très robuste permettent d’envisager 2022 avec confiance, avec un objectif de chiffre d’affaires fixé à 600m€.


ACTUALITÉ

SFPI a publié des résultats 2021 très convaincants. Le groupe avait d’ores et déjà enregistré de très bonnes performances au S2 2020, au point de sauver celles sur l’ensemble de l’exercice 2020. Les principaux agrégats financiers ne laissent aucune place au doute (cf. tableau) avec une marge brute en fort rebond, un résultat récurrent étonnamment élevé et un résultat net en progression de 83% à 32,2m€. Pour couronner le tout, le dividende 2021 a été relevé à 0,08€ (contre 0,06€ en 2020 et 0,065€ attendu) et les rachats d’actions ont été porté à environ 10m€, soit à un niveau supérieur au montant distribué dans les faits. Compte tenu de la prudence propre à SFPI, l’extraction de cash témoigne de la confiance dans le niveau des prochains résultats.
A 76m€, la trésorerie nette se situe à un niveau plutôt confortable, représentant 25% de la capitalisation boursière.


ANALYSE

Même si SFPI n’est pas seule à avoir bénéficié de la reprise liée à l’argent bon marché et à l’évolution favorable des prix, les résultats 2021 constituent à coup sûr une bonne surprise.
Dans ce contexte, les 4 cylindres sur lesquels repose la croissance du groupe (2 liés au secteur de la construction et 2 autres dans les biens d’équipement) tournent à plein régime. Nous abordons les 4 principales activités comme autant de d’activités distinctes.

Spécialisé dans les serrures et les systèmes de sécurité et faisant figure de “petit Dormakaba”, DOM a pratiquement retrouvé un chiffre d’affaires comparable à celui de 2019 grâce à une accélération au S2-2022. Confirmant une fois encore la forte propension des ménages comme des entreprises à augmenter leurs dépenses pour de nouveaux projets et des améliorations en matière de sécurité, le carnet de commandes de la division reste bien rempli. DOM affiche des progrès en matière de recherche de nouveaux clients en Europe centrale et de développement d’activités liées à la sécurité telles que la protection des systèmes et des infrastructures informatiques.

MAC propose fenêtres, stores et portes. Comme prévu, les ménages français ont poursuivi leurs efforts en termes de rénovation de leur habitat, la sortie du télétravail et/ou l’exode vers les grandes villes n’étant que progressifs. Représentant désormais à peu près 25% du chiffre d’affaires, les ventes en ligne seraient en partie à l’origine de la forte hausse de la marge brute (+100pb à 55,6%). L’activité consistant à saturer les unités de production, le raffermissement de la demande a provoqué un bond spectaculaire du résultat d’exploitation d’un niveau médiocre de 3,2m€ en 2021 à 8,1m€.

NEU-JFK, l’une des deux divisions proposant des biens d’équipement, a bénéficié d’une demande en forte hausse pour ses procédés de traitement de l’air. Ses performances ont malheureusement été pénalisées par des pénuries au sein de la chaîne d’approvisionnement et le renchérissement du coût des intrants. Avec un carnet de commandes toujours bien rempli, la division a néanmoins publié un résultat en progression de 75%.

Enfin, MMD, spécialisée dans les produits de chauffage, de ventilation et de climatisation, a affiché un chiffre d’affaires solide. Ses résultats ont néanmoins été affectés par les provisions constituées face aux réclamations émises par certains clients. Il devrait s’agir d’un exceptionnel.

Les résultats du groupe (rappelons que SFPI doit être perçu comme un petit conglomérat industriel) montrent à quel point l’ensemble des coûts ont été bien maîtrisés, à commencer par les salaires. Au-delà de la tendance très favorable des prix, ce constat explique en partie l’amélioration de 200pb de la marge opérationnelle. A l’évidence, des performances aussi bonnes ont peu de chances d’être reproduites. Plus marginalement, les investissements limités ont également été à l’origine de la forte génération de FCF. En outre, l’impôts à payer a bénéficié de l’abaissement du taux d’imposition français à 26,5%.

Meilleures pratiques déployées

Une nouvelle étape, consistant à mettre le conglomérat sur la voie de l’optimisation de ses RH, de ses systèmes d’information, des meilleures pratiques ESG, du savoir-faire en ligne, etc. avec des objectifs en termes d’efficacité en ligne de mire, a débuté en 2022. L’objectif est de trouver les leviers disponibles et présentant un coût limité sur lesquels s’appuyer, plutôt que d’agir sur le profil du groupe. Les entreprises individuelles conserveront leur liberté d’action et auront toujours pour obligation d’équilibrer leur financement dans l’exercice normal de leurs activités et sans un soutien de la société mère autre que pour des opérations exceptionnelles.


IMPACT

L’importance de la trésorerie nette fin 2021 soutient mécaniquement la valorisation. Concernant 2022, l’émetteur, un groupe prudent s’il en est, s’est fixé 600m€ pour objectif de chiffre d’affaires. Les carnets de commandes étant bien remplis fin 2021, il paraît certain que le S1 sera bon. Les résultats du S2 pourraient toutefois décevoir, pénalisés à la fois par le renchérissement des coûts des intrants et une baisse de la demande au moment même où le ralentissement de l’activité lié au coût de l’énergie se matérialisera. 2021 ayant placé la barre très haut, nous tablons sur une hausse désormais limitée du résultat net. Reste qu’en 2022, ce dernier devrait tout de même excéder de 11% nos attentes d’avant la publication des résultats 2021. Les dividendes ne sont certainement pas en risque.