La Grande-Bretagne réfléchit à différentes options de financement pour le projet de réacteur EPR de Sizewell C qu'EDF prévoit de construire dans l'est de l'Angleterre, a déclaré jeudi un porte-parole du Premier ministre britannique Boris Johnson.

La Grande-Bretagne doit remplacer ses centrales à charbon vieillissantes par un système de production d'énergie à faible émission de carbone pour atteindre ses objectifs climatiques.

Les centrales nucléaires traditionnelles, elles, peuvent fournir environ 20% de la demande d'électricité du pays, mais près de la moitié d'entre elles doivent fermer au cours des quatre prochaines années.

Le groupe japonais Hitachi a renoncé mercredi à construire une nouvelle centrale nucléaire en Grande-Bretagne, après l'abandon en 2018 du projet NuGen de son compatriote Toshiba à la suite du dépôt de bilan de sa filiale américaine Westinghouse.

"Le gouvernement étudie des options pour investir dans Sizewell, l'énergie nucléaire ayant un rôle clé à jouer pour parvenir à nos engagements de zéro émission", a déclaré le porte-parole de Boris Johnson.

"Nous collaborons régulièrement avec tous les fournisseurs sur leurs projets et envisageons une variété de solutions de financement", a-t-il ajouté.

EDF et le groupe chinois CGN ont signé en 2016, en même temps que les contrats pour le projet d'Hinkley Point, des accords relatifs au projet Sizewell C concernant le développement, la construction et l'exploitation de deux réacteurs EPR pour une capacité totale de 3,2 gigawatts.

La centrale de Sizewell C est un projet de 17-18 milliards de livres, dans lequel EDF détient en phase de développement une participation de 80%, et son partenaire chinois, le solde. La phase de développement précède la décision finale d'investissement, qui devrait être prise d'ici fin 2021.

EDF souhaite que l'Etat britannique mette en place un nouveau modèle de financement dit à base d'actifs régulés (BAR), qui permettrait de financer plus facilement les projets de centrale nucléaire dans le pays en faisant payer au contribuable le coût des sites en cours de construction sur sa facture d'électricité.

Les opposants à ce modèle mettent cependant en garde contre les dépassements de coûts et les retards qui reposeraient alors sur les épaules des consommateurs.

(Elizabeth Piper; version française Claude Chendjou, édité par Jean-Michel Bélot)