monétaire

New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé la séance de mercredi en hausse, finissant de digérer la perspective d'un durcissement monétaire américain, désormais vu sereinement.

Le Dow Jones a terminé quasiment à l'équilibre (-0,03%), à 35.804,38 points, l'indice Nasdaq, guidé par les valeurs technologiques, a gagné 0,44%, à 15.845,23 points et l'indice élargi S&P 500, 0,23% à 4.701,46 points.

La journée avait démarré par une série d'indicateurs macroéconomiques contrastés.

Le marché aura globalement retenu les inscriptions hebdomadaires au chômage au plus bas depuis 52 ans, le coup de rein de la consommation des ménages (dépenses en hausse de 1,3% sur un mois en octobre) et la hausse des commandes de biens d'équipements (+0,6%), tous signalant une économie en mouvement, même à un rythme moins élevé qu'au premier semestre.

Les indices étaient cependant encore un peu bridés par l'inflation, ressortie à 5% en octobre selon l'indice PCE, le plus suivi par la Banque centrale américaine (Fed).

Les investisseurs "continuent à digérer les attentes d'un resserrement monétaire (de la Fed) plus agressif que prévu", notaient les analystes de Briefing.com.

Un compte-rendu publié mercredi a montré que plusieurs membres du comité de politique monétaire de la Fed avaient évoqué ce scénario lors de leur dernière réunion, début novembre, même s'il n'existe pas encore de consensus.

Pour la première fois, plus de 80% des opérateurs parient sur au moins une hausse de taux d'ici juin, alors qu'ils étaient un peu plus de 60% seulement il y a un mois.

"Le message est que s'ils ont besoin de remonter les taux, ils le feront, et je pense que c'est positif pour le marché, pas négatif", a avancé Peter Cardillo, de Spartan Capital Securities.

L'analyste soulignait que le retour d'un certain calme sur le marché obligataire, après deux journées tumultueuses consécutives à la reconduction à la présidence de la Fed de Jerome Powell, montrait que le marché avait repris ses esprits.

Le rendement moyen des emprunts d'Etat à 10 ans évoluait ainsi autour de 1,64%, après avoir atteint 1,66% en séance.

Sur les marchés actions, la volatilité des indices a été démultipliée mercredi par la faiblesse des volumes, en particulier sur le S&P 500, habituelle pour une veille de Thanksgiving, le jour férié le plus populaire aux Etats-Unis.

Après le bain de sang de mardi, les valeurs de la distribution ont de nouveau été mises à l'index, conséquence d'une nouvelle salve de résultats et prévisions mal reçus par les investisseurs.

Le groupe textile Gap s'est effondré (-24,12% à 17,84 dollars), sanctionné après l'abaissement drastique de ses prévisions de vente causé par des approvisionnements insuffisants face à la demande.

La holding qui contrôle, outre Gap, les marques Banana Republic, Old Navy et Athena, a pâti de la fermeture de sa principale usine durant plus de deux mois et demi et dû recourir massivement au fret aérien, avec une facture salée à la clef.

Même sanction pour la chaîne de grands magasins Nordstrom, qui reculait de 29,03% à 22,66 dollars, coupable d'avoir présenté un bénéfice net inférieur à ce que prévoyaient les analystes et rongé par l'augmentation des coûts.

Quant au spécialiste des engins agricoles et de chantier John Deere, il a lui, en revanche, bénéficié de résultats trimestriels supérieurs aux attentes (+5,32% à 367,86 dollars).

Le groupe table sur un bénéfice net en hausse de 9% à 17% l'an prochain (de novembre à octobre).

Malmenée mardi après la flambée des taux d'intérêt, défavorable à ce secteur de croissance, la technologie a retrouvé des couleurs.

Les géants des semi-conducteurs AMD (+5,26%) ou Intel (+1,34%), ainsi que le spécialiste des cartes graphiques Nvidia (+2,92%), ont été particulièrement recherchés.

Le fabricant d'ordinateurs HP a surfé sur des résultats très au-dessus des prévisions (+10,10% à 35,44 dollars).

La prévision de bénéfice net pour le premier trimestre décalé (de novembre à octobre) de l'entreprise de Palo Alto (Californie) est conforme aux attentes.

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