SINGAPOUR/LONDRES (Reuters) - HSBC, l'une des plus grandes banques d'Europe par les actifs, a publié une baisse moins importante qu'attendu de son bénéfice trimestriel mais a averti qu'il était peu probable qu'elle procède à un nouveau programme de rachat d'actions cette année, la hausse de l'inflation et des perspectives économiques dégradées pénalisant ses prévisions.

Son ratio de solvabilité CET1 a diminué de 170 points de base depuis fin 2021, à 14,1%, de nouvelles réglementations et la pentification des courbes de taux dans le monde ayant nui à certaines de ses positions de couvertures.

Alors qu'elle réduisait de 400 millions dollars ses provisions pour créances douteuses au premier trimestre 2021, HSBC chiffre à 600 millions les pertes de crédit attendues au premier trimestre, ce que la banque britannique explique par l'impact de la guerre en Ukraine et les pressions inflationnistes sur les perspectives économiques.

En Bourse de Londres, le titre reculait de 3,27% à 09h25 GMT quand l'indice Footsie 100 gagnait 0,76%.

La flambée des prix de l'énergie et les problèmes sur les chaînes d'approvisionnements, à cause notamment de la guerre en Ukraine, affectent les perspectives des banques.

Mais ces dernières espèrent tirer profit du resserrement monétaire entrepris par les grandes banques centrales et qui devrait s'accélérer pour certaines d'entre elles face à l'inflation persistante.

"Bien que les perspectives économiques restent incertaines, la poursuite de la hausse des taux d'intérêt depuis la publication de nos résultats annuels a renforcé notre confiance dans la réalisation d'un rendement des fonds propres corporels à deux chiffres en 2023", a déclaré Noel Quinn, directeur général du groupe.

HSBC a vu son bénéfice avant impôts baisser à 4,17 milliards de dollars (3,9 milliards d'euros) au premier trimestre, contre 5,78 milliards il y a un an, en raison notamment des performances en recul de la division de gestion de fortune.

Le consensus compilé par la banque britannique le donnait en plus forte baisse, à 3,72 milliards.

La banque a déclaré qu'un nouveau programme de rachat d'actions était peu probable cette année, évoquant la valorisation volatile de certains investissements. La banque lancera toutefois comme annoncé auparavant un programme de rachat d'actions d'un milliard de dollars.

Pénalisé entre autres par l'épidémie de COVID-19 à Hong Kong, son premier marché, le chiffre d'affaires du groupe a reculé de 3%.

(Reportage Anshuman Daga et Lawrence White, version française Laetitia Volga, édité par Kate Entringer)

par Anshuman Daga et Lawrence White