PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi, la récente envolée des rendements obligataires, déclenchée par les inquiétudes concernant l'inflation, continuant de peser sur le sentiment de marché.

À Paris, le CAC 40 a perdu 1,4% à 5.703,22 points. À Francfort, le Dax a lâché 0,67% et à Londres, le FTSE a abandonné 2,53%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a fini en baisse de 1,74%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,33% et le Stoxx 600 de 1,64%.

Sur la semaine, le CAC a perdu 1,22% et le Stoxx 600 2,4%, leurs plus fortes baisses hebdomadaire en un mois.

A Wall Street, au moment de la clôture européenne, le Dow Jones perdait 0,75%, le S&P 500 gagnait 0,29% et le Nasdaq Composite reprenait 1,26% grâce au rebond des valeurs technologiques.

Si la perspective d'une reprise de l'économie profite globalement aux actions, les investisseurs sont de plus en plus préoccupés par le risque de voir une accélération de la croissance et une hausse trop rapide de l'inflation obliger les banques centrales à durcir leurs politiques monétaires ultra-accommodantes.

Ces préoccupations poussent les investisseurs à se défaire d'actifs plus risqués tels que les valeurs technologiques, fortement valorisées.

Des responsables de la Réserve fédérale et de la Banque centrale européenne ont pourtant multiplié les prises de paroles ces derniers jours pour relativiser les craintes inflationnistes.

"Bien que le président de la Fed ait réaffirmé que la politique accommodante actuelle et les programmes d'achats de titres seront maintenus jusqu'à ce que l'économie ait complètement récupéré, les investisseurs ne semblent pas convaincus et semblent déterminés à fermer toute exposition à la dette à faible rendement avant que l'inflation ne commence à augmenter", explique Ricardo Evangelista, analyste senior chez ActivTrades.

Les marchés asiatiques n'ont pas été épargnés: l'indice Nikkei japonais a dévissé de 3,99%, sa plus mauvaise performance depuis avril dernier, et le CSI 300 des grandes capitalisation de Chine continentale a perdu 2,4%, ce qui porte son repli sur la semaine à 7,7%, sa plus forte baisse hebdomadaire depuis octobre 2018.

VALEURS

Les replis sectoriels les plus marqués en Europe sont pour les matières premières, dont l'indice Stoxx a perdu 4,23%, l'énergie (-2,79%) et les banques (-2,23%).

Au sein du CAC 40, ArcelorMittal a abandonné 4,14% et Total 2,74%. A Londres, Shell, BP, Rio Tinto et Anglo American ont perdu de 3,33% à 6,13%.

A la hausse, Teleperformance a grimpé de 6,93% à la suite de résultats annuels supérieurs aux attentes et Saint-Gobain a pris 3,09% après que le groupe de matériaux de construction a publié des résultats records au second semestre.

Parmi les meilleures performances du Stoxx 600, IAG a gagné 3,06% malgré une perte annuelle de 4,37 milliards d'euros, le groupe ayant assuré qu'il n'aurait pas de besoin de se refinancer.

INDICATEURS DU JOUR

Les dépenses des ménages américains ont enregistré en janvier leurs plus fortes hausses en sept mois et l'indice des prix "core PCE", la mesure de l'inflation privilégiée par la Réserve fédérale, a augmenté de 1,5% sur un an.

TAUX

Le rendement des Treasuries à 10 ans efface ses pertes et s'affiche à 1,4995%. Il avait dépassé 1,6% jeudi pour la première fois en un an après une adjudication de bons du Trésor à sept ans marquée par une faible demande.

En Europe, son équivalent allemand a perdu plus de quatre points à -0,248% après avoir atteint en début de séance son plus haut niveau depuis la mi-mars 2020 à -0,203% et le dix ans français est retombé en zone négative.

CHANGES

Sur le marché des changes, le dollar profite du niveau élevé des rendements: il s'apprécie de près de 0,71% face à l'euro, revenu autour de 1,21 dollar, et de 0,7% face à un panier de référence composé de six devises.

PÉTROLE

Les deux contrats de référence du brut sont en baisse en raison de l'appréciation du dollar et des craintes d'une augmentation de l'offre à l'issue d'une réunion de l'Opep+ la semaine prochaine.

Le baril de Brent perd 1,15% à 66,11 dollars et le brut léger américain recule de 1,94% à 62,3 dollars.

(édité par Tangi Salaün)

par Laetitia Volga