MILAN (awp/afp) - La première banque italienne Intesa Sanpaolo a vu son bénéfice net progresser de 4% à 4,35 milliards d'euros en 2022, tiré par la remontée des taux d'intérêt, mais reste prudente dans ses prévisions pour 2023.

Ce résultat annuel est "le meilleur de l'histoire d'Intesa Sanpaolo", soit depuis la fusion entre Intesa et Sanpaolo en 2007, malgré l'impact de la guerre en Ukraine, a commenté vendredi son PDG Carlo Messina.

Hors exposition à la Russie, le bénéfice net a atteint 5,5 milliards d'euros, dépassant les objectifs du plan stratégique qui prévoyait "plus de 5 milliards d'euros".

Pour 2023, la banque prévoit un bénéfice net "bien supérieur à 5,5 milliards d'euros", toujours en excluant la Russie, un objectif jugé cependant trop prudent par les marchés qui tablaient sur un montant supérieur à six milliards d'euros.

Le titre a été chahuté à la Bourse de Milan, où il a clôturé en baisse de 2,93% à 2,383 euros, dans un marché en recul de 0,55%.

"Je suis là pour rester dans les prochaines années, ça ne m'intéresse pas de faire des prévisions pour faire bouger le titre à court terme", a commenté M. Messina devant la presse.

"Nous avons un très fort potentiel, j'aurais pu dire qu'en 2023, avec la hausse des taux, nous passerions à 6 milliards d'euros de bénéfice, mais attendons le mois de mars" avec "des perspectives plus claires" concernant la politique de la BCE, a-t-il ajouté.

Intesa Sanpaolo a tenu son objectif de dégager un bénéfice de plus de 4 milliards d'euros en 2022, dépassant le consensus des analystes de Factset qui tablaient en moyenne sur 4,24 milliards d'euros.

A titre de comparaison, sa concurrente UniCredit a annoncé mardi avoir triplé son bénéfice net en 2022 à 6,5 milliards d'euros, le plus élevé depuis une décennie.

Exposition à la Russie réduite

Intesa Sanpaolo a confirmé vendredi son objectif d'atteindre un bénéfice net du même montant, donc de 6,5 milliards d'euros, en 2025, sous l'effet de la hausse des taux d'intérêt.

Au quatrième trimestre 2022, la banque a sextuplé son bénéfice net à 1,07 milliard d'euros, dépassant là aussi les attentes des analystes, qui tablaient sur 903 millions d'euros.

Ce bénéfice trimestriel a été gonflé par le revenu net d'intérêts, qui a bondi de 56,7% à 3,06 milliards d'euros.

Les provisions brutes liées à la Russie et l'Ukraine d'Intesa Sanpaolo se sont élevées à 1,4 milliard d'euros l'an dernier, dont 1,3 milliard d'euros lié aux prêts.

L'exposition à la Russie a été réduite de 68% au second semestre 2022, soit environ 2,5 milliards d'euros, passant en dessous de 0,3% du total des prêts à la clientèle, détaille la banque.

"Nous continuerons à nous efforcer de réduire davantage l'exposition restante" à la Russie "qui est limitée", a assuré M. Messina.

L'exposition aux crédits transfrontaliers de la Russie a ainsi été ramenée à un milliard d'euros et les prêts de la filiale Banca Intesa Russie, spécialisée dans les services aux entreprises, à 200 millions d'euros.

Au titre des résultats de 2022, Intesa Sanpaolo prévoit le versement de 3 milliards d'euros de dividendes, dont 1,4 milliard distribué déjà en novembre et un rachat d'actions de 3,4 milliards d'euros.

Les revenus de la banque ont augmenté de 2,6% à 21,47 milliards d'euros en 2022, conformément aux attentes des analystes.

Les recettes ont été tirées par le revenu net d'intérêts qui a grimpé de 19,2% à 9,5 milliards d'euros, dans un contexte de hausse des taux sur les marchés.

A l'inverse, les commissions nettes ont reculé de 7,3% à 8,9 milliards d'euros en 2022.

Le ratio de fonds propres durs (common equity ratio) de la banque, indice qui mesure sa capacité à faire face à une crise, a augmenté à 13,5% fin 2022, contre 12,4% fin septembre.

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