Paris (awp/afp) - La plupart des bourses européennes baissaient mardi, dans le sillage de Wall Street la veille, lestées par des prises de bénéfices et des inquiétudes sur la politique monétaire.

L'Europe était dans le rouge, notamment Paris (-0,94%), mais aussi Londres (-0,57%) qui pâtit du renforcement de la livre, Francfort (-0,35%) et Milan (-0,77%), toutes reculaient vers 10h45. L'indice SMI des valeurs vedettes de la Bourse suisse n'échappait pas à la tendance, fléchissant lui à 11h15 de 0,4%.

Les places asiatiques ont perdu du terrain également. Tokyo a lâché 1,97%, Shanghai 0,13%, tandis que Hong Kong a fini quasi stable (+0,10%). Après les records de vendredi, Wall Street a clôturé en baisse lundi.

"Les investisseurs ne peuvent plus espérer des verrous monétaires à jamais ouverts. Tôt ou tard, le débat sur le retrait des soutiens pandémiques devrait également commencer à Francfort (siège de la BCE). Certains investisseurs craignent que cela ne se déclenche cette semaine", estime Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.

La Banque centrale européenne (BCE) tiendra jeudi sa réunion de politique monétaire pour la zone euro, mais après une légère hausse des taux d'intérêt obligataires, observée lundi, elle pourrait décider de réduire son soutien à l'économie.

Les marchés américains ont par ailleurs été "plombés par la crainte des investisseurs que nous pourrions nous trouver dans une zone de surchauffe des marchés", selon John Plassard, de Mirabaud Banque.

En cette saison de résultats d'entreprises "et compte tenu des prix actuels des actions, les investisseurs s'attendent à ce que les entreprises soient à la hauteur des attentes pour justifier la tendance positive malgré les cours boursiers exagérés", ajoute Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote.

Du côté des indicateurs, le Royaume-Uni a vu son taux de chômage reculer de 0,1 point, à 4,9% pour la période allant de décembre à février. Ces chiffres ne témoignent toutefois pas d'une amélioration effective du marché de l'emploi car une baisse du taux d'emploi sur un an et sur trois mois a été constatée.

Pour ce qui est des résultats, les publications de Kering, Johnson & Johnson, Procter & Gamble et Netflix sont attendues dans la journée.

Les banques britanniques en difficulté

A Londres, les banques pâtissent du renforcement de la livre. Standard Chartered reculait de 1,79% à 487 pence, Lloyds de 1,07% à 43,00 pence, HSBC de 1,25% à 423 pence.

L'automobile allemande en hausse

A Francfort, BMW (+0,56% à 88,18 euros) a réalisé au premier trimestre un bénéfice avant impôts de 3,757 milliards d'euros, selon des résultats préliminaires "supérieurs aux attentes du marché" publiés mardi soir.

Comme son concurrent Daimler (+0,47% à 76,32 euros), le bavarois a profité du rebond du marché automobile en Chine, un marché essentiel pour sauver le bilan des constructeurs allemands affecté ailleurs par la pandémie. Volkswagen (+1,62% à 244,05 euros) est aussi recherché.

A bas le tabac

Les cigarettiers chutaient après une information du Wall Street Journal révélant que l'administration Biden envisage de réduire le taux de nicotine dans les cigarettes et d'interdire le tabac mentholé. Vers 08H30 GMT, le groupe BAT (Lucky Strike, Dunhill...) perdait 6,31% à 2.730 pence et son concurrent Imperial Brands (Gauloises, Winston, etc) 5,25% à 1.498 pence.

Philip Morris annoncera par ailleurs ses résultats trimestriels dans la journée.

Atos chute

Le géant informatique français enregistrait la pire baisse du CAC 40 (-6,12% à 57,42 euros) après avoir annoncé des ventes en baisse au premier trimestre et trois acquisitions dans les secteurs du numérique, de la cybersécurité et du "Big Data".

Danone manque de jus

Le titre Danone perdait 2,35% à 58,90 euros, après la publication d'un chiffre d'affaires en recul de plus de 9% au premier trimestre 2021.

Le pétrole, l'euro et la livre progressent, le bitcoin en mauvaise passe

Vers 10h45, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 67,91 dollars à Londres, en hausse de 1,25% par rapport à la clôture de vendredi. A New York, le baril américain de WTI pour le mois de juin prenait 1,18%, à 64,20 dollars.

L'euro gagnait 0,28% face au billet vert, à 1,2071 dollar.

La livre sterling se stabilisait (+0,01%) à 1,3990 dollar, après une forte progression la veille.

Le bitcoin continuait de baisser mardi, toujours vers 10h45, la cryptomonnaie perdait 2,32% à 54'890 dollars.

afp/vj