TOKYO (Reuters) - Le fabriquant de boissons japonais Kirin a rompu vendredi son partenariat avec un conglomérat opaque lié à l'armée birmane, laquelle a mené en début de semaine un coup d'Etat contre le gouvernement démocratiquement élu après avoir mené en 2017 une répression sanglante contre les Rohingya.

Des ONG avaient fait pression sur Kirin pour qu'il mette fin à son alliance avec Myanmar Economic Holdings Public Company (MEHL) du fait des liens du conglomérat avec l'armée birmane. En 2019, les Nations unies avaient prévenu que les entreprises faisant affaires avec MEHL aidaient financièrement l'armée birmane et risquaient "grandement" de contribuer à des violations des droits de l'homme.

"Etant donné les circonstances actuelles, nous n'avons d'autre option que d'abroger notre partenariat de coentreprise avec Myanmar Economic Holdings Public Company, qui fournit des services de gestion d'aide sociale à l'armée", a déclaré Kirin dans un communiqué.

Kirin est devenu en 2015 actionnaire majoritaire du brasseur birman Myanmar Brewery, lié à MEHL, alors que des milliards de dollars d'investissements étrangers fleurissaient en Birmanie avec la levée partielle des sanctions internationales. Plus tard cette année-là, le parti d'Aung San Suu Kyi remportait les premières élections birmanes libres en 25 ans.

Si la Birmanie représente moins de 5% des ventes mondiales des bières de Kirin, il s'agit de l'un de ses rares marchés en expansion, alors que les ventes de la firme japonaise continuent de reculer au Japon sur fond de vieillissement de la population.

(version française Jean Terzian)

par Ritsuko Ando et Antoni Slodkowski