Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris progressait de 0,75% dans les premiers échanges, au lendemain de la remontée inédite des taux de la Banque centrale européenne et avant une réunion européenne cruciale sur la crise énergétique.

L'indice vedette CAC 40 prenait 46,15 points à 6.172,05 points vers 10H00. La veille il avait progressé de 0,33%, sa troisième séance de hausse consécutive. Sur la semaine, il est revenu à l'équilibre.

Les ministres de l'Energie de l'Union Européenne se réunissent aujourd'hui pour examiner les propositions de la Commission européenne, présentées en début de semaine, pour faire face à la crise énergétique.

Pour faire face à la flambée des prix de l'électricité, Bruxelles propose de restreindre les "superprofits" des groupes énergétiques pour les redistribuer aux ménages, de plafonner le prix du gaz importé de Russie et de réduire la consommation européenne aux heures de pointe.

"De telles mesures pourraient permettre d'éviter que les prix ne montent encore plus haut. Ils pourraient aussi empêcher qu'une crise de liquidité sur le marché de l'électricité ne se transforme en crise financière. Nous doutons toutefois que ce soit suffisant pour passer l'hiver tranquillement", estime Christopher Dembik, directeur de la recherche macroéconomie chez Saxo Bank.

Le prix du gaz naturel en Europe a culminé à 342 euros le mégawattheure fin août, tout proche de son pic historique du début de la guerre en Ukraine, mais est depuis bien redescendu, à 210 euros le mégawattheure à 10H00 sur le marché néerlandais qui fait référence, le TTF. Il reste toutefois près de quatre fois supérieur à son niveau il y a un an.

Les investisseurs vont continuer à évaluer les impacts de la décision de la BCE de relever ses taux de 75 points de base, du jamais vu depuis 1999, afin de lutter contre l'inflation. Après avoir été stable jeudi, l'euro reprenait de la vigueur par rapport au dollar, à 1,01 dollar (+1,03%) vers 10H00, son plus haut depuis la mi-août.

"Le choc énergétique et le resserrement monétaire devraient peser de manière marquée sur la croissance dans les trimestres à venir. Certes, les aides publiques massives en Europe vont atténuer en partie ces chocs, mais il nous semble que le contexte appelle toujours à la prudence", nuance toutefois Sebastian Paris Horvitz, de la Banque Postale AM.

Épisode judiciaire dans le feuilleton TF1/Canal+

Après la coupure de la diffusion des chaînes de TF1 (+0,16% à 6,30 euros vers 09H35) par Canal+, propriété de Vivendi (+0,84% à 8,61 euros), les deux géants de l'audiovisuel se sont attaqués mutuellement mercredi et jeudi devant le tribunal de commerce.

Le CAC inchangé, pas le CAC ESG

Aucune valeur ne va entrer ou sortir de l'indice phare CAC 40 au terme de la révision trimestrielle, a annoncé jeudi l'opérateur boursier Euronext. Pour l'indice élargi SBF 120, Maisons du monde (+2,19% à 9,56 euros, en baisse de 53% depuis le 1er janvier) sort, tandis que le fonds spécialisé en infrastructure Antin (+0,22% à 27,76 euros) et l'entreprise de domotique Somfy (-2,14% à 100,80 euros) entrent.

En revanche, il y a eu des changements sur le "CAC 40 ESG" qui regroupe 40 entreprises de la Bourse de Paris en prenant davantage en compte les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Quatre entreprises vont sortir: Stellantis (+0,79% à 13,23 euros), Bouygues (+0,31% à 29,45 euros), Klepierre (+1,59% à 20,39 euros) et Atos (+3,80% à 9,13 euros). Elles sont remplacées par Teleperformance (+0,31% à 292,60 euros), Edenred (+0,12% à 50,78 euros), Faurecia (+3,14% à 13,98 euros) et Rexel (+1,17% à 16,93 euros).

Les banques encore en forme

Déjà en haut de l'affiche jeudi, les valeurs bancaires étaient de nouveau en forme en Europe et en France, portées par le contexte de hausse des taux: Société Générale prenait 2,47% à 48,60 euros, BNP Paribas 2,46% à 48,60 euros, et Crédit Agricole 1,68% à 9,37 euros.

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