Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a légèrement progressé de 0,26% mercredi, plutôt prudente avant les annonces très attendues de la banque centrale américaine, qui s'est réunie pendant deux jours pour décider de l'évolution de sa politique monétaire.

L'indice vedette CAC 40 a gagné 18,21 points à 7.131,12 points. La veille, il avait repris 1,44% après un gain de 1,27% lundi.

La Réserve fédérale (Fed) doit publier sa décision à 19H00 (18H00 GMT), puis son président Jerome Powell tiendra une conférence de presse à 19H30 (18H30 GMT).

La majorité des analystes estime que l'institution devrait remonter ses taux directeurs de 0,25 point de pourcentage, pour les amener juste en-dessous de 5%, comme lors de la dernière réunion.

Plus tôt en mars, ils pensaient que la hausse allait être le double, avant que la faillite de banques américaines régionales ne sème la panique.

"La Fed doit rassurer les marchés sur le fait que les banques ne sont pas fragiles", commente Alexandre Neuvy, gérant d'Amplegest.

"Si elle n'augmente pas ses taux, elle envoie un message négatif sur la solidité des banques et si elle décide d'une hausse de 50 points de base, elle envoie un message négatif aussi car les banques souffraient déjà de la hausse des taux" et un nouveau tour de vis n'arrangerait rien, explique-t-il.

La réunion de la Fed sera suivie par celle de la Banque d'Angleterre jeudi, alors que l'inflation est repartie à la hausse au Royaume-Uni en février à 10,4% quand les économistes pariaient sur un recul.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt de l'emprunt français à 10 ans continuait sa remontée, à 2,84% contre 2,80% mardi à la clôture.

Du côté des banques européennes, Société Générale (-1,03% à 21,71 euros), BNP Paribas (-0,49% à 54,47 euros) et Crédit Agricole (-0,19% à 10,26 euros) ont terminé en baisse après avoir affiché une légère hausse durant la majeure partie de la séance.

Aux Etats-Unis, la banque californienne Pacwest a indiqué avoir enregistré le retrait de 20% des dépôts de ses clients depuis le début de l'année et avoir renoncé à lancer une nouvelle augmentation de capital, selon l'agence d'informations financières Bloomberg.

Fondations instables dans l'immobilier

Le secteur immobilier a été le plus pénalisé mercredi en amont des annonces de la Fed. Une note de la banque Morgan Stanley estime que le prix des actions de la plupart des entreprises européennes du secteur va baisser face aux taux d'intérêt élevés.

Les revenus des entreprises de l'immobilier "sont sous pression face à une inévitable augmentation du coût de la dette", soulignent les analystes, qui notent de plus que le choc bancaire va "très probablement amener à une réduction significative de la disponibilité des capitaux (le principal facteur pour l'immobilier, selon nous) et plus d'attention sur la qualité des actifs des banques".

URW a chuté de 7,50% à 49,48 euros, Klepierre de 6,01% à 21,74 euros, Covivio de 4,62% à 53,65 euros, Mercialys de 3,94% à 9,88 euros et Gecina de 3,85% à 94,90 euros.

Wendel pèse sur Bureau Veritas

Le principal actionnaire de Bureau Veritas, la société d'investissement Wendel, a lancé une émission d'obligations échangeables en actions Bureau Veritas pour un montant nominal d'environ 750 millions d'euros. En cas de succès, sa participation passera de 35,5% à 30,6%.

Wendel a "réaffirmé son plein soutien à la stratégie de Bureau Veritas" mais l'action du groupe français d'inspection et de certification a reculé de 2,40% à 26,08 euros. Wendel a terminé stable à 98,60 euros.

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