Actualisé avec réouverture des magasins samedi matin, éléments de couleur

PARIS (awp/afp) - Les clients seront-ils au rendez-vous? Partout en France, magasins de jouets, de prêt-à-porter ou de maroquinerie, libraires ou coiffeurs ont rouvert leurs portes samedi, attaquant avec fébrilité la dernière ligne droite jusqu'aux fêtes de fin d'année.

Aux Galeries Lafayette à Paris, à 10H00 tapantes, les portes s'ouvrent et une rangée de salariés applaudissent les clients qui entrent par la grande porte, sous les caméras de nombreux journalistes.

Parmi les clients, Alexandre est venu avec son fils pour une animation de Noël. "En se baladant avec un enfant dans le magasin, il y a de fortes chances qu'on achète quelque chose", explique ce Parisien.

Anne Dubois, une autre cliente, est venue échanger un pull acheté juste avant le reconfinement. "Je préfère éviter internet, je vais faire mes achats dans les magasins, ils en ont besoin", commente-t-elle.

Restaurants ou salles de sports doivent rester fermés mais, des grands magasins aux petites librairies ou au géant suédois Ikea, c'est l'effervescence pour ceux autorisés à rouvrir dans le cadre de l'allègement du confinement.

"Je sais combien l'attente est grande et combien cela participe à notre quotidien, à la vie de nos centres-villes, de nos centres-bourgs", avait observé Emmanuel Macron mardi.

Samedi, le Premier ministre Jean Castex et le ministre de l'Economie Bruno Le Maire devaient se rendre à Reims pour rencontrer commerçants et artisans.

Les collectivités sont bien conscientes de l'importance des commerces dans la vie locale. La métropole de Lyon, via une campagne de communication sur les réseaux sociaux, a invité les habitants "à ne pas rater ce moment attendu de la réouverture de leurs magasins", explique une porte-parole.

"Tout le monde est prêt"

"Pour nous, qu'il y ait du monde ou pas, on a juste le quotidien qui revient à la normale", se félicite Aurélie, 36 ans, manageuse dans les boutiques L'Oréal Luxe des Galeries Lafayette.

"On faisait de la vente à distance, mais on a hâte de retrouver nos clients," renchérissait sa collègue Tania.

"Il y a du soulagement, évidemment", observe Sophie Brenot, la présidente de la Fédération nationale des détaillants en Maroquinerie et Voyage. "On est confiant sur le fait que les clients reviennent, même si on ne sait pas encore dans quelle mesure. On se dit qu'ils auront peut-être envie de se faire plaisir..."

En tout cas, "tout le monde est prêt pour ce qui concerne les jauges, les règles sanitaires, tout le monde a briefé les équipes", assure-t-elle. Car les commerçants doivent respecter un "protocole sanitaire renforcé" visant à limiter les risques de propagation du Covid-19 dans les rayonnages.

Est notamment prévu le durcissement de la jauge d'accueil, passant d'un client pour 4m2 de surface de vente, à un client pour 8m2, excluant toutefois du calcul les salariés des commerces. En outre, la jauge devra être "appréciée avec bon sens", un couple ou un parent avec enfant comptant pour une personne, a expliqué jeudi Alain Griset, le ministre délégué aux PME.

Pour respecter cette mesure, les Galeries Lafayette - 70.000 m2 sur 3 bâtiments - ont installé un "double comptage", avec agents de sécurité et caméras.

"C'est fluide ce matin à l'ouverture, on organisera des queues à l'extérieur si besoin", précise à l'AFP Alexandra Van Weddingen, directrice de communication du groupe.

Horaires élargis

Pour étaler les flux, le gouvernement a annoncé qu'il faciliterait les dérogations pour l'ouverture des commerces le dimanche. Ceux-ci peuvent aussi rester ouverts jusqu'à 21H pour augmenter les chances de rattraper le chiffre d'affaires perdu lors du mois de fermeture.

Selon Sophie Brenot, "les commerçants seuls en boutique vont ouvrir au maximum, le dimanche toute la journée s'ils le peuvent", mais "quand on a du personnel c'est plus compliqué", dit-elle.

Par ailleurs, si le "Black Friday a été repoussé par le gouvernement" au 4 décembre pour éviter la cohue samedi, "il y a des promos partout et on se demande si on doit en faire ou pas", explique encore Sophie Brenot.

De son côté, la mairie d'Aurillac a décidé d'offrir à chaque foyer de la ville un bon d'achat de 30 euros "pour soutenir les petits commerces qui ont dû fermer", a indiqué le maire PS Pierre Mathonier.

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