PARIS (Reuters) - Vivendi a annoncé jeudi envisager une scission, dans son intégralité, de sa filiale d'édition Editis pour éviter tout problème de concentration dans le cadre de l'acquisition de Lagardère.

Le projet de rapprochement d'Editis avec Hachette dans le cadre du rachat de Lagardère par Vivendi, actuellement examiné par les autorités de la concurrence de l'Union européenne, a suscité des craintes en matière de concurrence dans le secteur de l'édition.

Il a aussi été vivement critiqué par les maisons d'édition indépendantes, parmi lesquelles Gallimard.

"Ce projet, s'il se réalisait, permettrait de préserver l'intégrité du deuxième groupe d'édition français et de lui donner tous les moyens nécessaires pour poursuivre son développement", indique Arnaud de Puyfontaine, le président du directoire de Vivendi, cité dans un communiqué.

Le géant français des médias, dont l'homme d'affaires Vincent Bolloré détient 29% du capital, explique que le projet de cession d'Editis se fera via une distribution aux actionnaires et une cotation sur Euronext Paris.

Vivendi détient d'ores et déjà 57% du capital de Lagardère, mais ses droits de vote seront plafonnés à 23% jusqu'à ce que le rapprochement obtienne le feu vert des autorités de la concurrence.

Le groupe français a fait savoir qu'il était prêt à débourser jusqu'à 2 milliards d'euros pour mettre la main sur l'intégralité du capital de Lagardère.

Vivendi, qui a dans le même temps publié ses résultats du premier semestre, a fait état d'un chiffre d'affaires en hausse de 10,9% - 5,4% en organique - à 4,873 milliards d'euros.

Sur les six premiers mois de l'année, son résultat opérationnel ajusté (Ebita) s'est élevé à 412 millions d'euros, en hausse de 31,5%, tandis que le résultat net a progressé de 0,5% à 491 millions d'euros.

(Rédigé par Matthieu Protard, avec la contribution de Mathieu Rosemain, édité par Jean-Michel Bélot, Kate Entringer et Jean Terzian)