Genève (awp) - Le groupe yverdonnois Leclanché fonctionnera sous deux entités autonomes à partir du quatrième trimestre de cette année. Cette scission, en pleine crise pandémique, s'accompagne de la création d'une coentreprise pour la production de batteries et de la suspension de son accord avec son homologue polonais Eneris.

Grand chamboulement en cours à Yverdon-les-Bains. Celui qui y produit des solutions de stockage énergétique a annoncé mardi une succession de changements dans la gestion de ses affaires. A commencer par la division de ses activités en deux entités indépendantes, "eTransport Solutions", centrée sur l'électrification des véhicules et des navires, et "Stationary Storage Solutions", axée sur l'intégration des énergies renouvelables dans le réseau électrique.

Cette scission, qui intervient en pleine récession économique due au Covid-19, sera effective à partir d'octobre prochain, d'après un communiqué publié par la société. Leclanché restera tout de même cotée à la Bourse suisse sous une seule entité.

Contacté par AWP, son directeur général Anil Srivastava a voulu assurer qu'"il n'y aura pas de suppressions de postes ni de fermetures de sites. Au contraire, nous devons augmenter nos capacités de production".

En effet, l'annonce en juin de la réorganisation de l'entreprise avait attiré l'attention de gros clients et entrainé une hausse des capacités de production initialement prévues: la coentreprise chargée de produire des batteries, et notamment celles en lithium, atteindra à terme une capacité de production de 2,4 GWh par année.

M. Srivastava estime qu'il faudra 200 millions de francs suisses pour atteindre ce niveau de production, contre 50 millions annoncés précédemment.

Le groupe a obtenu de la part de son actionnaire principal Fefam un prêt relais à hauteur de 34 millions de francs suisses pour financer cette réorganisation, dont une première tranche de 4,5 millions a déjà été prélevée le 11 septembre.

De bonnes perspectives malgré la Covid-19

Cette réorganisation s'accompagne de la suspension de la coopération de Leclanché avec le polonais Eneris, pourtant annoncée en juin de cette année. Cette décision a été prise du fait des délais provoqués par la crise pandémique.

"Notre coopération avec Eneris n'est pas définitivement suspendue, sinon nous en aurions fait l'annonce. L'accord de licence (TLA) va perdurer, ils ont besoin de notre technologie pour leurs activités en Pologne" a précisé le patron de la société. Ledit accord de licence aurait dû fournir au groupe des fonds jusqu'à 42 millions de francs suisses.

Leclanché a par ailleurs précisé qu'il opérera la conversion d'une partie de sa dette en augmentation de capital, à hauteur de 61 millions de francs suisses.

Anil Srivastava admet que l'entreprise a été affecté par la pandémie. Mais pas sur le long terme. "Nous ne sommes pas affectés sur le long-terme, notre carnet de commandes est solide, aucun client n'a annulé de projets, a-t-il indiqué. Mais nous faisons face à des délais de court terme liés à la pandémie".

La construction d'une centrale sur l'île de Saint-Christophe a notamment subi d'importants retards. Conclu en 2019, le projet est le plus grand en terme de production et de stockage d'énergie solaire dans les Caraïbes.

A la Bourse, l'action Leclanché a fini en baisse de 1,3% à 0,59 franc, dans un SPI en hausse de 0,53%.

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