Zurich (awp) - Leonteq a bouclé l'année 2022 sur un bénéfice net stable et va proposer à ses actionnaires un dividende relevé d'un tiers ainsi qu'un programme de rachat d'actions. Les perspectives pour l'exercice en cours en revanche s'annoncent compliquées sur le plan opérationnel.

Le produit d'exploitation a progressé de 9,1% pour s'inscrire à 456,4 millions de francs suisses. La solide performance des opérations de négoce a permis de compenser la diminution de l'activité de la clientèle, indique le spécialiste des produits structurés jeudi dans un communiqué. Les charges n'ont quant à elles enflé que de 2,9% à 263,1 millions.

Le bénéfice avant impôts s'est étoffé de 11% à 193,3 millions de francs suisses. Toutefois, en raison d'une charge fiscale quasiment doublée à 36,9 millions en raison d'un effet de base - l'exercice précédent ayant bénéficié de reports de pertes fiscales - le résultat net a quasiment stagné à 156,4 millions.

Les actionnaires ne s'en verront pas moins proposer le versement d'un dividende de 4,00 francs suisses par action au titre de l'année écoulée, en hausse de 33% par rapport à l'exercice précédent. L'entreprise a par ailleurs annoncé son intention de lancer en avril un programme de rachat d'actions à hauteur de 18 millions de francs suisses, correspondant à une redistribution pro forma de 1 franc par action.

Si les recettes et le résultat net se sont inscrits dans le haut de la moyenne des prévisions des analystes sondés par AWP, les charges d'exploitation et le bénéfice avant impôts les ont dépassées.

Difficultés en vue

L'exercice en cours s'annonce nettement plus difficile, compte tenu notamment d'un environnement de marché marqué par les incertitudes macroéconomiques et géopolitiques. En raison également d'investissements accrus de près de moitié à plus de 30 millions de francs suisses, la direction de Leonteq table pour 2023 sur un bénéfice avant impôts compris entre 70 et 100 millions de francs suisses.

"L'année 2022 aura été exceptionnelle à plus d'un titre", a déclaré face aux médias le directeur général (CEO) Lukas Ruflin, soulignant que le maintien des résultats à un niveau record "démontre la résilience de notre modèle d'affaires". Il a toutefois prévenu que la croissance de Leonteq n'était "pas linéaire".

Les objectifs définis à l'horizon 2026 restent d'actualité, à savoir un produit d'exploitation compris entre 450 et 500 millions de francs suisses et un rendement des fonds propres (ROE) de plus de 15%. Le groupe entend par ailleurs "si possible" reverser 50% du bénéfice net - mais au moins 2 francs suisses par action - sous forme de dividende et procéder chaque année à des rachats d'actions.

Dans son commentaire, la Banque cantonale de Zurich (ZKB) constate le net changement dans la composition des revenus, marqué notamment par la chute de plus d'un tiers des recettes issues des commissions, à 203 millions de francs suisses, près de 10% de moins que prévu. Toutefois, au vu du dividende relevé et de la valorisation avantageuse du titre, la recommandation d'achat (surpondérer) reste de mise.

Le marché se montrait plus difficile à convaincre. Après avoir plongé de près de 7,8% nettement sous la barre des 50 francs suisses dans les premiers échanges, la nominative Leonteq est parvenue à revenir près de l'équilibre. A 16h45, elle se délestait encore de 1,9% à 51,10 francs suisses, dans un SPI en repli de 0,35%.

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