WASHINGTON/SEOUL (Reuters) - Les groupes sud-coréens LG Energy Solution et SK Innovation ont conclu dimanche un accord de règlement de leur conflit sur les technologies de batteries pour véhicules électriques, qui menaçait de priver le secteur automobile américain d'une partie de ses approvisionnements.

Cette annonce est intervenue quelques heures seulement avant l'expiration du délai que leur avait accordé le président américain, Joe Biden, avant d'envisager l'annulation d'une décision de la Commission commerciale internationale (ITC) américaine, une procédure exceptionnelle.

Joe Biden a immédiatement salué l'accord en évoquant dans un communiqué "une victoire pour les salariés américains et l'industrie automobile américaine".

Le différend entre LG Energy Solution et SK Innovation menaçait en effet de compromettre des projets de Ford et Volkswagen aux Etats-Unis et la construction d'une usine située en Georgie considéré comme un maillon clé de la chaîne d'approvisionnement du marché américain des voitures électriques.

LG, après la perte au profit de SK un appel d'offres pour la fourniture de Volkswagen, accusait son rival d'avoir mis la main sur des secrets industriels en débauchant près de 80 de ses salariés. Il avait porté plainte en 2019.

En février, l'ITC avait pris le parti de LG et limité les capacités d'importation de composants de SK pour plusieurs années. Mais en mars, SK avait annoncé son intention de se retirer de l'usine de Georgie, un projet de 2,6 milliards de dollars appelé à employer 2.600 personnes, si l'ITC ne revenait pas sur ces décisions.

SK Innovation a finalement accepté de verser à LG Energy Solution, filiale à 100% de LG Chem 2.000 milliards de wons (1,5 milliard d'euros environ) sur trois ans et des royalties pendant au moins six ans. Les deux sociétés ont renoncé à toute procédure judiciaire l'une contre l'autre pendant dix ans.

(Version française Marc Angrand)

par David Shepardson, Hyunjoo Jin et Heekyong Yang