Zurich (awp) - Le bon de participation Lindt & Sprüngli subissait des pertes marquées mardi matin à la Bourse suisse. Le chocolatier industriel de Kilchberg a généré l'année dernière une forte croissance, conforme aux attentes. Toutes les régions ont dépassé les attentes, à l'exception de l'Amérique du Nord.

A 09h54, le bon Lindt & Sprüngli cédait 4,2% à 10'810 francs suisses dans un marché d'ensemble plutôt déprimé, l'indice SPI perdant 0,92%. Egalement cotée sur SIX, la nominative du groupe zurichois se tassait de 2,6% à 108'500 francs suisses.

Le chocolatier industriel a plus que compensé la chute du chiffre d'affaires subie en 2020, les recettes enregistrées l'année dernière dépassant de 1,7% celles de 2019, soit avant l'éclatement de la crise de Covid-19, note la Banque cantonale de Zurich (ZKB). Au premier semestre, la croissance sur deux ans s'élevait à 2,4%.

Comme attendu par l'analyste Patrik Schwendimann, les spécialités de saison ont soutenu l'activité, sauf aux Etats-Unis où la filiale Russel Stover ne semble pas encore totalement rétablie. Lindt & Sprüngli constitue un investissement attrayant, mais après la forte hausse du cours en 2021, des prises de bénéfices à court terme sont probables. La ZKB reconduit "pondérer au marché" et estime la juste valeur du bon Lindt à 9550 francs suisses.

Selon Baader, les chiffres ne recèlent aucune surprise. Durant la crise sanitaire, Lindt & Sprüngli a affiché un taux de croissance moyenne annualisé de 3,1%, inférieur à des concurrents comme Nestlé ou Givaudan. Le groupe devrait profiter d'un rebond en 2022 et 2023, anticipe l'analyste Andreas von Arx, peu convaincu par les prévisions de marge opérationnelle pour l'année écoulée et qui recommande "reduce".

La banque Vontobel maintien sa note "buy" et souligne l'excellente année de Lindt en matière de ventes et les bonnes perspectives en matière de rentabilité. Seule ombre au tableau, la performance en Amérique du Nord, une "déception" pour l'analyste Jean-Philippe Bertschy. Ce dernier anticipe un nouveau programme de rachat d'actions, peut-être en juillet, l'actuel étant déjà bien avancé.

Lindt est valorisé comme un producteur de biens de consommation de luxe, sans toutefois les fondamentaux économiques nécessaires, ses marges opérationnelles étant faibles, souligne Barclays. Le marché du chocolat a atteint des records durant la crise et risque fort de ralentir. Le géant bancaire britannique pointe du doigt un risque réglementaire, les produits de Lindt pourraient faire les frais de la lutte contre la malbouffe qui s'organise globalement.

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