Londres (awp/afp) - Le London Stock Exchange (LSE), opérateur de la Bourse de Londres, a vanté jeudi le meilleur début d'année depuis 2015 pour le nombre d'introductions en Bourse, malgré la débâcle de Deliveroo et la vive concurrence d'autres places financières avec le Brexit.

Au total, au cours du premier trimestre, 25 entreprises sont entrées en Bourse à Londres, un record depuis 2015 pour cette période, selon un communiqué du LSE.

Ces sociétés ont levé 7,17 milliards de livres ( 9,35 milliards de francs suisses) lors de ces opérations, ce qui est un plus haut depuis 2006 pour un premier trimestre.

Le LSE a attiré un grand nombre de sociétés technologiques ou de ventes en ligne qui ont été dopées par la pandémie.

L'activité à Londres "démontre la capacité des marchés de capitaux britanniques à soutenir des entreprises dynamiques de tout secteur et internationales", se félicite Murray Roos, haut responsable du LSE.

Parmi les principales introductions figurent la célèbre marque britannique de chaussures Dr Martens (1,5 milliard levé), la chaîne russe de magasins à bas prix Fix Price (1,2 milliard) et la plateforme de livraison alimentaire Deliveroo (1,5 milliard).

Cette dernière a même réalisé la plus importante introduction en Bourse depuis 2011 en terme de valorisation, laquelle a été fixée à 7,6 milliards.

Mais ce bilan du LSE est terni par la dégringole du cours de Deliveroo lors de ses premiers pas en Bourse mercredi.

Le titre, qui continuait son repli dans une moindre mesure jeudi, s'est effondré de 26% à la clôture, et a même perdu un temps jusqu'à plus de 30% soit deux milliards de capitalisation envolés.

Le Financial Times évoque même, en citant un banquier, "la pire introduction en Bourse de l'histoire à Londres".

La City craint que ce désastre conduise à une paralysie temporaire du marché des introductions en Bourse en conduisant les entreprises à reporter leur projet.

Deliveroo a souffert des interrogations sur son modèle et les conditions de travail des livreurs, de l'absence de rentabilité, de la féroce concurrence dans le secteur, et du choix de son fondateur Will Shu d'opter pour un système à deux types d'actions afin de conserver le contrôle.

La décision de la société de s'introduire en Bourse à Londres était pourtant au départ une bonne nouvelle pour la capitale britannique qui tente de rester compétitive malgré le Brexit.

Pour tenter de répondre à la concurrence des places européennes, Londres prévoit d'assouplir les règles boursières pour attirer de jeunes entreprises et de mettre le paquet, malgré son retard, sur les SPAC, des véhicules cotés qui ont le vent en poupe.

La City est par ailleurs toujours concurrencée par les Etats-Unis et l'Asie.

Le vendeur britannique de voitures d'occasion en ligne Cazoo vient d'ailleurs de choisir d'entrer en Bourse à New York, avec une valorisation de 7 milliards de dollars, et en ayant recours à un SPAC.

afp/lk