NEW YORK (Reuters) - Thomson Reuters, dont les résultats et l'activité ont progressé au quatrième trimestre, a annoncé mardi vouloir adapter son organisation au monde issue de la pandémie, en fermant des bureaux, rationalisant les technologies et en s'appuyant davantage sur l'intelligence artificielle et les machines.

Le groupe, propriétaire de Reuters News, va investir entre 500 et 600 millions de dollars (entre 411,8 et 494,2 millions d'euros) sur deux ans pour passer du statut de fournisseur de contenu à celui d'entreprise technologique axée sur le contenu, capable de satisfaire des clients qui travaillent de plus en plus à domicile depuis l'apparition du coronavirus.

Thomson Reuters prévoit également de réduire ses frais annuels d'exploitation de 600 millions de dollars en supprimant les doublons, en rationalisant la technologie et en réduisant son parc immobilier. Ces mesures, précise le groupe, ne se traduiront ni par des licenciements ni par des cessions.

"Nous observons l'évolution des comportements post-COVID-19 (...) les professionnels travaillant à domicile étant beaucoup plus dépendants (des services) 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, du numérique en permanence, d'une sorte de flux d'informations constamment disponible en temps réel fournis par des logiciels alimentés par l'intelligence artificielle et les algorithmes d'apprentissage automatique", a souligné le directeur général du groupe, Steve Hasker.

Après avoir affiché une croissance des ventes de 1,3% en 2020, Thomson Reuters s'attend à ce que le rythme s'accélère au cours de chacune des trois prochaines années.

Sur le seul quatrième trimestre, le chiffre d'affaires a progressé de 2% à 1,62 milliard de dollars tandis que le résultat opérationnel a bondi de plus de 340% à 956 millions.

Le titre Thomson Reuters progressait de plus de 7% en début de matinée à Wall Street à la suite de ces résultats meilleurs que prévu.

Le groupe a dégagé en effet un bénéfice ajusté par action de 54 cents, là où les analystes s'attendaient à un BPA de 46 cents, selon les données de Refinitiv.

Les trois principales division du groupe - Legal Professionals, Tax & Accounting Professionals et Corporates - ont enregistré chacune une croissance de leur activité organique et du résultat ajusté.

Reuters News a en revanche accusé une baisse de son chiffre d'affaires au quatrième trimestre. En janvier dernier, Stephen J. Adler, rédacteur en chef de l'agence depuis 2011, a déclaré qu'il quitterait ses fonctions en avril prochain.

Thomson Reuters a également indiqué que sa participation dans le London Stock Exchange valait actuellement 11,2 milliards de dollars.

Le LSE a finalisé le mois dernier le rachat pour 27 milliards de dollars de Refinitiv, un groupe spécialisé dans les données financières, contrôlé à 45% par Thomson Reuters.

(Version française Juliette Portala, édité par Jean-Michel Bélot)

par Kenneth Li et Nick Zieminski