Zurich (awp) - Le sous-traitant de l'industrie pharmaceutique et futur ex-chimiste de spécialités Lonza a généré l'an dernier un chiffre d'affaires de 4,51 milliards de francs suisses, en hausse de 7,2% à périmètre comparable. Dans l'attente des fruits de sa collaboration avec le laboratoire américain Moderna dans les vaccins anti-Covid-19, le groupe bâlois a éprouvé des effets contrastés de la crise sanitaire.

"Le recul de la demande de capsules induit par le ralentissement des prescriptions de médicaments pour des traitements électifs a été en partie compensé par un regain de demande pour de l'automédication", a illustré en téléconférence de presse le nouveau directeur général Pierre-Alain Ruffieux.

L'impact sur le fonctionnement de l'entreprise a pu être mitigé par le statut de "fournisseur essentiel" dont jouit le producteur de substances actives pour les médicaments notamment, ainsi que par l'adoption de mesures de protection rigoureuses pour les collaborateurs.

La performance de la division Specialty Ingredients (LSI) étant désormais comptabilisée à la rubrique "activités non poursuivies", ne reste plus au niveau du groupe que la contribution de l'unité Pharma Biotech and Nutrition (LPBN).

Cette dernière a étoffé sa marge brute opérationnelle (Ebitda) de 60 points de base à 30,6%, pour un résultat afférent de 1,38 milliard, indique mercredi le rapport d'activités. Le bénéfice net s'est envolé de près de 13% à 732 millions de francs suisses.

LSI de son côté affiche des recettes de 1,68 milliard, en recul de 2,1%. Le bénéfice net a par contre bondi d'un cinquième à 139 millions.

La direction a déjà procédé à une sélection des offres présentées pour la reprise des spécialités chimiques et espère pouvoir conclure une transaction avant le printemps, promettant déjà à ses actionnaires une redistribution de valeur ajoutée.

La conseil d'administration proposera en attendant aux actionnaires le versement d'un dividende amélioré de 25 centimes à 3,00 francs suisses au titre de 2020.

Ambitions inchangées

La direction avance pour l'exercice en cours une croissance de plus de 10% à taux de changes constants, assortie d'une extension de la marge brute opérationnelle de base.

L'exercice 2021 doit ainsi s'inscrire dans le cadre des ambitions à l'horizon 2023 de la multinationale, comprenant une croissance annualisée de plus de 10% et une marge Ebitda de base de 33 à 35% à échéance. Le rendement des capitaux investis (Roic) doit franchir la barre de 10%, après avoir progressé de 0,4 point de pourcentage à 9,6% en 2020.

Le directeur financier Rodolfo Savitzky a confirmé attendre de la coopération avec Moderna une contribution de quelque 110 millions de francs suisses sur l'exercice en cours. "Nous sommes encore en phase d'accélération dans la production des vaccins mais espérons atteindre notre rythme de croisière dans les prochains mois", a ajouté M. Ruffieux.

En pleine polémique autour de perturbation dans les livraisons par Pfizer du vaccin anti-Covid-19 développé avec Biontech, le nouveau patron a assuré que ses collaborateurs consacraient toute l'énergie nécessaire pour que Moderna parvienne à tenir ses engagements auprès des Etats clients.

Discrets sur l'identité de certains de ses clients, Lonza assure soutenir une vaste palette d'entreprises développant vaccins et traitements expérimentaux dans des domaines associés à la Covid-19. Même l'unité LSI est active dans le domaine, avec un éventail de produits pour la désinfection de surfaces.

Les analystes accueillent une performance 2020 sans grande surprise, assortie de perspectives à court terme tout aussi prévisibles. Certains notent toutefois que la concrétisation des attentes risque de générer un mouvement de consolidation plus ou moins éphémère, au vu de l'envol de la valorisation l'an dernier (+60%).

A la Bourse suisse, la nominative Lonza a terminé la séance en retrait de 1,7% à 589,60 francs suisses, alors que l'indice vedette SMI a reculé de 0,55%.

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