Milan (awp/afp) - La première banque d'affaires italienne, Mediobanca, a publié mercredi un bénéfice net de 190,1 millions d'euros pour le troisième trimestre de son exercice décalé 2021/22, grâce à la hausse des commissions et la reprise des crédits à la consommation.

Ce résultat, pratiquement inchangé par rapport au même trimestre un an auparavant, est supérieur au consensus des analystes du fournisseur d'informations financières Factset Estimates, qui tablaient sur 173 millions d'euros.

Sur neuf mois, le bénéfice net a grimpé de 18,5% à 715,9 millions d'euros.

Pour l'ensemble de son exercice qui s'achève le 30 juin, la banque s'attend à "un bénéfice net en hausse", avec un quatrième trimestre comparable au précédent qui ne subira que "marginalement" l'impact "d'un scénario macroéconomique décidément moins favorable".

Mediobanca met en avant "l'excellente qualité" de ses actifs, faisant valoir qu'elle n'a "pas d'exposition significative aux risques" liés à la guerre en Ukraine.

A l'inverse, ses homologues UniCredit et Intesa Sanpaolo, exposées à la Russie, ont dû passer d'importantes provisions pour pertes sur prêts qui ont plombé leurs bénéfices au premier trimestre.

Les revenus de Mediobanca ont progressé de 9,3% à 2,14 milliards d'euros sur neuf mois, tirés par les commissions qui ont atteint 645,1 millions d'euros, en hausse de 12,9%.

Le revenu net d'intérêts a connu une hausse limitée, de 3,2% à 1,1 milliard d'euros.

Les créances douteuses brutes ont légèrement baissé, passant à 1,43 milliard d'euros, et représentent désormais 2,7% du portefeuille de prêts, contre 2,8% fin décembre.

Le ratio de fonds propres durs (CET1) de Mediobanca, indice très suivi par les analystes car il mesure la capacité à faire face à une crise, a légèrement baissé, à 15,3%, contre 15,4% fin décembre.

Mediobanca, qui joue un rôle central dans la vie des affaires de la péninsule, était opposée à ses principaux actionnaires, Leonardo del Vecchio et Francesco Gaetano Caltagirone, dans la récente bataille pour la succession du patron de l'assureur Generali dont elle est le premier actionnaire.

Soutenu par Mediobanca et une série de fonds d'investissement notamment étrangers, le PDG sortant, Philippe Donnet, avait recueilli les voix de 55,9% du capital représenté lors de l'assemblée générale fin avril et a été reconduit pour un troisième mandat.

M. Caltagirone, magnat de la construction, et M. del Vecchio, fondateur du fabricant de lunettes Luxottica, qui détiennent respectivement 9,95% et 9,82% de Generali, avaient présenté, sans succès, leur propre candidat.

Premier actionnaire de Mediobanca, M. del Vecchio en possède 19,4%, et M. Caltagirone vient de porter sa participation de 3% à 5,5%, augmentant ainsi la pression sur la banque d'affaires.

afp/rp