BORDEAUX (awp/afp) - De la vigne au vin, des informations sur l'actualité et les mutations du monde du vin :

Bergerac: Un Islandais rachète le Vignoble des Verdots

La Maison Wessman, propriété d'un industriel islandais de la pharmacie, a acquis le 26 octobre le Vignoble des Verdots, situé au coeur des appellations Bergerac et Monbazillac.

Cet emblématique domaine, qui appartenait à la même famille depuis quatre générations, s'étend sur 45 hectares de vignes dont 60% de rouge (merlot, cabernet sauvignon, cabernet franc et malbec) et 40% de blanc (sémillon, sauvignon blanc, sauvignon gris et muscadelle), cultivées selon un mode de culture raisonnée, avec des vendanges effectuées exclusivement à la main.

"La très grande qualité des vins de Bergerac est injustement méconnue ! (...) et mon souhait est de contribuer à leur donner le rayonnement qu'ils méritent, y compris à l'international", écrit le nouveau propriétaire Robert Wessman dans un communiqué.

C'est la deuxième acquisition de l'homme d'affaires dans le Périgord Pourpre après le Château de Saint-Cernin en 2005. La maison de négoce a aussi investi en Champagne où elle a lancé une cuvée "Wessman One" et dans l'Aude, du côté de Limoux.

Saint-Emilion garde confiance en son classement

La condamnation le 25 octobre à Bordeaux d'Hubert de Boüard (château Angélus) à une amende avec sursis pour prise illégale d'intérêt dans l'établissement du classement 2012 des grands crus de Saint-Emilion a fait réagir le Conseil des vins de Saint-Emilion, pour lequel cette décision "risque de freiner, voire remettre en question, bien des engagements professionnels bénévoles qui sont pourtant la force de nos appellations".

Le tribunal correctionnel a reproché à M. de Boüard, grande figure du vignoble bordelais, sa participation active à des réunions et délibérations sur le classement alors qu'il cumulait les casquettes de membre de l'organisme de gestion des vins de Saint-Emilion et du comité des vins de l'INAO.

Pour le conseil des vins de Saint-Emilion, cette condamnation "ne remet pas en cause la légitimité du classement" décennal, qui "est depuis son origine d'une grande modernité". "Le travail de sécurisation par l'INAO de la procédure (...) doit permettre de poursuivre sereinement l'élaboration du prochain classement" en 2022.

Un Bourguignon sacré "Best Rising Star"

Charles Lachaux, du domaine Arnoux-Lachaux (Vosne-Romanée, en Côte d'Or), a reçu le titre de "Best Rising Star" (meilleur espoir) aux derniers "Golden vines", trophées internationaux considérés comme les Oscars du vin et remis à Londres par 400 professionnels de 55 pays.

Le vigneron trentenaire est réputé en Bourgogne pour les mesures souvent perçues comme "radicales" qu'il a mises en place dans les 14 hectares de l'exploitation familiale. Traitées en biodynamie, ses vignes ne sont plus travaillées au sol et restent naturellement enherbées. Seuls des moutons viennent parfois brouter l'herbe. De nouvelles tailles sont essayées, tout comme le palissage, et le rognage de la vigne a été abandonné au profit du tressage. La vendange est de plus entière, avec juste un léger tri, et la vinification se fait sans soufre, ni levure indigène.

Des grands vins pour la Banque alimentaire

Comme chaque année depuis 2003, des centaines de vins de Bordeaux, dont certains parmi les plus prestigieux, sont mis aux enchères jeudi 4 novembre à Bordeaux (Hôtel des ventes Bordeaux Sainte-Croix) au profit de la Banque alimentaire.

Quelque 160 lots, provenant de dons de propriétaires de châteaux et de négociants du Bordelais, seront proposés, comme des caisses de six bouteilles d'Yquem (Sauternes), de Cheval Blanc (Saint-Emilion), de Mouton Rothschild (Pauillac) ou une caisse de trois magnums de Pétrus (Pomerol).

En 18 ans, le total cumulé des adjudications de cette vente a généré un montant de plus 915;000 euros au profit de la Banque alimentaire, selon les organisateurs.

En Gironde, la Banque Alimentaire gère plus de 5.000 tonnes de denrées alimentaires, redistribuées par des associations à près de 22.000 bénéficiaires.

Des Bordeaux mais sans (bouteille) bordelaise

"Dans une démarche de rajeunissement d'image et d'originalité", des châteaux des AOC Bordeaux et Bordeaux Supérieur abandonnent la bouteille bordelaise, connue à travers le monde pour ses épaules carrées et son cylindre classique, explique le syndicat de ces AOC génériques (environ 60.000 hectares), qui peuvent être produites sur tout le vignoble bordelais.

Certains modifient à la marge, comme un verre satiné pour la cuvée "Monsieur Henri" des Vignobles Ducourt (blanc) ou un fond brillant "taillé comme un diamant" pour le rosé du château Peychaud.

D'autres, comme château Roquefort ou château Lamothe, adoptent carrément la bouteille bourguignonne, avec ses épaules douces, son col fin et un fût large.

Enfin, il y a ceux qui "transgressent les codes en adoptant des formats résolument décalés" de bouteille: plus fine et élancée pour la cuvée "Eclat 2020" du château Peychaud, épaules incurvées pour le château de Parenchère cabernet franc) ou une allure d'amphore pour la cuvée "Jarre" du château de Piote.

Jurançon ouvre ses portes

Une quarantaine de vignerons indépendants du Jurançon, face à la chaîne des Pyrénées, ouvrent les portes de leur domaine au public le dimanche 12 décembre. Au programme: marchés gourmands, stands artisanaux, visites de chai et rencontres avec les propriétaires, annoncent les organisateurs.

bpe-kal/pjl/ao