Paris (awp/afp) - Les marchés asiatiques ont terminé dans le rouge mercredi, l'Europe restant aussi peu dynamique en matinée, en raison notamment d'inquiétudes sur le ralentissement marqué des ventes de détail en Chine en août.

Les places européennes évoluaient sans impulsion vers 10h40: Paris reculait de 0,16% alors que Londres et Francfort était à l'équilibre. Quant à la Bourse suisse, elle voyait son indice phare SMI chuter de 0,46% vers 11h20.

Le mouvement a été plus marqué en Asie: Tokyo a terminé en baisse de 0,5%, Shanghai de 0,2% et Hong Kong de 1,7%.

L'inquiétude des investisseurs concerne d'abord la consommation en Chine: les ventes de détail ont connu en août leur plus faible progression depuis un an, avec une hausse de 2,5% alors que les analystes anticipaient un rythme de 7%, notamment en raison de l'impact du variant Delta.

De son côté, la production industrielle en Chine s'est affichée en août en hausse de 5,3% sur un an, mais ce rythme est là aussi inférieur au mois précédent (6,4%). En cours de séance, les investisseurs prendront connaissance des chiffres pour la production industrielle en zone euro et aux Etats-Unis.

"Il est peu probable que la Chine ouvre les robinets fiscaux immédiatement" face à ce ralentissement. Toutefois, "un autre mois de données faibles pourrait changer la donne", juge Jeffrey Halley, analyste d'Oanda.

Mais les doutes sur le niveau de l'inflation en Europe et aux Etats-Unis restent aussi présents: si la hausse des prix à la consommation a un peu baissé aux Etats-Unis en août selon les données publiées mardi, elle a bondi au Royaume-Uni en août à 3,2%, contre 2% en juillet. Les investisseurs s'interrogent sur la nature de l'inflation, les banques centrales assurant que les haut niveau observés depuis plusieurs mois étaient "transitoires".

Si elles venaient à réévaluer cette analyse, les banques centrales pourraient revoir plus nettement leurs mesures de soutien aux marchés. La semaine prochaine, la réunion de la réserve fédérale américaine doit permettre de préciser le début de la mise en oeuvre de la politique de baisse des rachats d'actifs.

Mais le ralentissement de l'inflation aux Etats-Unis mardi n'a pas empêché les indices de passer au rouge, les marchés y voyant aussi le signe d'une baisse de l'activité économique, déjà un peu vue lors du rapport mensuel de l'emploi américain au début du mois. "Les investisseurs ont de plus en plus de mal à trouver des arguments pour acheter, au vu de la situation actuelle mitigée", estime Andreas Lipow, analyste de Comdirect.

Les casinos de Macao jouent gros

Les actions des casinos ont fortement baissé en Chine mercredi après l'annonce par les autorités de Macao d'un projet de plus grand contrôle politique sur l'industrie du jeu dans cette ville surnommée le "Las Vegas de la Chine".

Sands China a dégringolé de plus de 32%, Wynn Macau de près de 29%, et MGM de près de 27%. Melco Entertainment s'est effondré de 20%, tout comme Galaxy Entertainment.

Le luxe encore à la peine

Les données sur la consommation en Chine, un gros marché pour le luxe, ont encore affaibli ce secteur, déjà en retrait avec les annonces sur la nouvelle politique de "prospérité commune" voulue par président chinois.

A Paris, le trio LVMH (-2,66% à 629,80 euros), Hermès (-0,47% à 1.263,50 euros) et Kering (-2,70% à 640,30 euros), était de nouveau en repli marqué.

A Londres, Burberry cédait 1,11% à 1.822 pence et à Milan, Salvatore Ferragamo perdait 0,80% à 18,01 euros.

Du côté du pétrole, de l'euro et du bitcoin

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre évoluait en hausse de 0,64% à 74,25 dollars à Londres vers 10h30, avant la publication des stocks de pétrole aux Etats-Unis dans la journée. A New York, le baril américain de WTI pour octobre progressait de 0,91% à 71,09 dollars.

L'euro montait de 0,08% face au billet vert à 1,1815 dollar.

Le bitcoin prenait 0,68% à 46.827 dollars.

afp/vj