Le titre M6 plonge de 8,67% à 11,37 euros à la Bourse de Paris, l'Allemand Bertelsmann ayant finalement décidé de renoncer à la cession du 48,3 % qu'il détient dans le groupe audiovisuel français. Son PDG Thomas Rabe a justifié ce revirement par « les risques légaux et les incertitudes » liés à l’autorisation de la vente de la part des différentes autorités de régulation et de la concurrence. La maison mère met ainsi fin à un feuilleton de plusieurs jours, invoquant des risques juridiques et des incertitudes « trop élevés » et ce, malgré des offres jugées « attractives ».

Bertelsmann avait reçu au moins trois offres en fin de semaine dernière pour les 48,3 % que sa filiale RTL Group détient dans l'ex- " petite chaîne qui monte ". L'une émanait de Xavier Niel, allié à la famille Berlusconi (MediaForEurope, ex-Mediaset), une autre du producteur Stéphane Courbit (Banijay), allié à l'armateur Rodolphe Saadé (CMA-CGM, La Provence) et à Marc Ladreit de Lacharrière (Fimalac, Webedia), et la troisième de l'oligarque tchèque Daniel Kretinsky, notamment actionnaire minoritaire du groupe Le Monde.

Le timing était donc trop serré, a considéré le groupe Bertelsmann, l'autorisation de diffusion de M6 sur la TNT devant être renouvelée en mai 2023 par le régulateur de l'audiovisuel, l'Arcom, après quoi tout changement de contrôle de la fréquence sera impossible pendant cinq ans, comme le prévoit la loi.

De fait, le groupe allemand garde sa participation de contrôle dans le concurrent de TF1 avec qui il avait déjà dû renoncer à fusionner en septembre.

Après la cession de ses activités en Belgique et la fusion aux Pays-Bas de RTL Group et de Talpa Network (John de Mol), la vente de M6 devait constituer l'ultime étape avant une opération d'encore plus grande envergure : la potentielle fusion en Allemagne de RTL Group et ProSiebenSat.1.

Le groupe reste pourtant convaincu que " la consolidation du marché est nécessaire pour concurrencer les plateformes technologiques mondiales – et que la consolidation du marché se produira tôt ou tard sur les marchés européens de la télévision, [dans laquelle] le groupe M6 jouera un rôle clé " en France.