New York (awp/afp) - Un juge californien a rejeté une plainte à l'initiative d'un grand dirigeant de médias accusant McDonald's de discriminer les entreprises dirigées par des Afro-Américains dans ses dépenses publicitaires et réclamant en conséquence 10 milliards de dollars de dommages et intérêts.

La requête, déposée en mai, accusait le géant des fast-food d'avoir délibérément refusé de passer des messages promotionnels sur les chaînes détenues par Byron Allen, qui milite pour que les grands groupes achètent plus de publicités dans les médias afro-américains, via ses entreprises Entertainment Studios Networks et Weather Group.Entertainment Studios Networks et Weather Group.

Dans sa décision consultée mercredi par l'AFP, le juge Fernando Olguin estime que les deux entreprises n'ont pas suffisamment étayé leurs affirmations.

Il avance notamment qu'elles n'ont pas présenté assez de faits prouvant qu'elles avaient tenté de décrocher un contrat auprès de McDonald's et prouvant que McDonald's les avaient intentionnellement discriminées sur une base raciale.

Le juge laisse toutefois la porte ouverte en offrant aux plaignants la possibilité de déposer une plainte complétée d'ici le 20 décembre.

Selon la plainte initiale, la chaîne de restauration rapide a dépensé environ 1,6 milliard de dollars en publicités télévisées aux États-Unis en 2019, mais seulement 0,31% de cette somme est allée à des médias contrôlés par des Afro-américains, alors même que les Afro-Américains représentent environ 40% des clients du groupe.

Un avocat des deux entreprises, Skip Miller, a indiqué à l'AFP qu'ils avaient bien l'intention d'ajouter des "faits détaillés" à leur dossier et de déposer une plainte amendée.

"Ce dossier est une question de chiffre d'affaires, pas de race, et a été rejeté car les plaignants n'ont apporté aucun fait pour étayer leurs accusations", a réagi une avocate de McDonald's, Loretta Lynch, dans un message transmis à l'AFP. Si une nouvelle plainte est déposée, le groupe continuera à la contester car il estime "qu'il n'y a aucune preuve justifiant ce dossier sans mérite", a-t-elle ajouté.

Juste avant que la plainte ne soit déposée en mai, le groupe avait annoncé vouloir doubler ses dépenses publicitaires au cours des quatre prochaines années dans les médias détenus par des représentants des minorités noire et hispanique, par des femmes et par d'autres groupes sous-représentés.

Sur cette période, les dépenses dans des médias afro-américains passera de 2% à 5% du total national, avait alors affirmé McDonald's.

afp/rp