Mediaset et Vivendi, sont à la recherche d'un accord pour mettre fin à une longue bataille juridique et relancer la stratégie de croissance européenne du groupe italien, dont le français est le deuxième actionnaire, a-t-on appris mardi de sources proches du dossier.

Les deux entreprises sont brouillées depuis que Vivendi a fait capoter en 2016 le projet censé aboutir au rachat des activités de télévision payante de Mediaset.

Après l'échec du projet, Vivendi a porté sa participation dans Mediaset à 29%, une démarche jugée hostile par cette dernière, qui est détenue à 44% par la holding de Silvio Berlusconi.

Le dossier est depuis entre les mains de la justice italienne et aucune tentative d'accord amiable sur ce point n'a pu aboutir à ce jour.

La brouille s'est aggravée l'an dernier lorsque Mediaset a voulu fusionner ses activités italiennes et espagnoles au sein d'une holding de droit néerlandais dans le but de conclure de nouvelles alliances à l'échelle européenne. Le projet a suscité l'opposition de Vivendi, qui craint un renforcement du contrôle des Berlusconi, et la justice espagnole a contraint le groupe italien à le suspendre.

Afin de sortir de l'impasse, Pier Silvio Berlusconi, patron de Mediaset, et Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi, ont repris contact le 9 septembre.

Selon deux sources proches du dossier, les deux groupes cherchent désormais un moyen de relancer la stratégie de développement paneuropéenne de Mediaset. Aucune piste ne s'est encore dessinée et la crise sanitaire n'a pas facilité les choses, a-t-on souligné.

Sur le front judiciaire, une audience à huis clos a eu lieu mardi à Milan, mais aucune décision n'est attendue avant l'année prochaine, ce qui laisse aux deux parties le temps de chercher un compromis.

Selon l'une des sources, Mediaset pourrait renoncer à exiger plusieurs milliards d'euros de dommages et intérêts si une solution favorable au développement européen du groupe finit par émerger.

L'action Mediaset était en hausse de 3,8% à 15h50 GMT à la bourse de Milan, alors que l'indice FTSE MIB ne progressait que de 0,7%.

(Elvira Pollina; version française Jean-Philippe Lefief, édité par Henri-Pierre André)