Actualisé après fermeture de Wall Street

NEW YORK (awp/afp) - Des spéculations concernant un possible assouplissement de la politique zéro-Covid de la Chine ont entraîné un bond des marchés actions vendredi, tandis que Wall Street a digéré les chiffres de l'emploi américain.

Les places boursières européennes ont fortement rebondi, certaines ont pris jusqu'à plus de 3% durant la séance. A la clôture, Paris a grimpé de 2,77%, Francfort de 2,51%, Londres de 2,03% et Milan de 2,54%.

A l'issue d'une séance hésitante, la Bourse de New York a d'abord réagi enthousiaste à l'emploi américain, avant de se replier puis de conclure à nouveau en territoire positif.

L'indice Dow Jones a gagné 1,26%, le Nasdaq, à dominante technologique, 1,28% et le S&P 500 1,36%.

"Il semble que la Chine pourrait mettre fin à une politique restrictive qui concerne ses compagnies aériennes" et "qu'un vaccin à ARN messager serait en train d'être approuvé en Chine pour les résidents étrangers", précise Raphaël Thuin, responsable des stratégies de marchés des capitaux de Tikehau Capital.

Le gouvernement chinois n'a pour l'instant pas confirmé ces spéculations, et pour Michael Hewson, analyste de CMC Markets, "à l'approche de l'hiver, il semble hautement improbable que la Chine soit capable de rouvrir son économie (...) sans provoquer une nouvelle vague de contamination au Covid-19".

L'autre actualité de la séance a été la publication de chiffres sur le marché de l'emploi américain: le taux de chômage a progressé à 3,7% en octobre, tandis que 261.000 créations d'emplois ont été enregistrées, un chiffre supérieur aux attentes des analystes.

Des données "assez mixtes", selon Raphaël Thuin qui note "des signes de décélération sur le marché", une bonne chose puisque pour la banque centrale américaine atteigne son objectif de ramener l'inflation autour des 2%, "il va falloir un ralentissement économique et un refroidissement du marché de l'emploi".

Surtout, la progression de la rémunération horaire moyenne a ralenti sur un an à 4,7% au lieu de 5% en septembre, ce qui est de nature à rassurer les marchés quant au risque que les salaires nourrissent une spirale inflationniste.

Dans la foulée, le dollar chutait de 2,18% à 20H25 GMT à 0,9962 dollar pour un euro.

Sur le marché obligataire, après un sursaut enregistré au moment de la publication des données sur l'emploi, le taux d'intérêt sur la dette américaine à 2 ans, très sensible à la politique monétaire, baissait légèrement, à 4,65% contre 4,71% la veille.

Le luxe et les minières profitent de la Chine

Les valeurs du secteur du luxe et des matières premières étaient les premières bénéficiaires des spéculations concernant un éventuel assouplissement de la politique zéro-Covid chinoise.

Côté luxe, LVMH a gagné 5,75%, Hermès 3,71%, L'Oréal 6,78%, Richemont 6,76%, Moncler 7,41%. Kering (+7,07%) et Estée Lauder (+6,83%) seraient tous deux en lice pour racheter la marque Tom Ford, selon un article du Wall Street Journal.

Côté minières, Anglo American a pris 11,13%, Fresnillo 7,69%, Rio Tinto 7,59% et ArcelorMittal 6,48%.

Quant aux prix du pétrole évoluaient à leurs plus hauts en près d'un mois, profitant du resserrement de l'offre qui se profile comme de spéculations concernant la politique zéro-Covid en Chine.

Le baril de Brent de la mer du Nord, variété européenne de référence pour le pétrole, a terminé vendredi en forte hausse et approché le seuil symbolique de 100 dollars. Le Brent pour livraison en janvier a bondi de 4,11%, pour clôturer à 98,57 dollars.

Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en décembre, il a pris 5,03%, à 92,61 dollars.

La tech chinoise en plein boom

Tout comme l'indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong, qui a bondi de 5,36% vendredi, les actions des géants chinois du numérique cotés à Wall Street grimpaient. Alibaba prenait 6,04%, JD.com 8,58% et Baidu 7,70%.

Adidas à pleine vitesse

Le titre de l'équipementier sportif Adidas a bondi de 21,38% après l'annonce de pourparlers en cours pour recruter l'actuel PDG du rival Puma (-0,50%), Bjørn Gulden, en tant que successeur potentiel du PDG actuel d'Adidas, Kasper Rorsted, dont le départ est prévu en 2023.

bur-jvi-vmt/nth