Francfort (awp/afp) - Le titre Bayer dérapait jeudi à la Bourse de Francfort, après l'annonce mercredi soir d'un nouveau plan d'économies et de dépréciations d'actifs en milliards dans l'agrochimie en raison de la pandémie du coronavirus.

Le titre du géant de la pharmacie et de l'agrochimie, poids lourd du Dax, a fini la séance en baisse de 13,07% à 46,34 euros, pesant sur l'indice vedette, qui a lâché 0,23%.

Le cours a chuté plus bas que lors des séances noires de mars et atteint son plus bas depuis 2011.

Le groupe de Leverkusen compte économiser d'ici 2024 1,5 milliard d'euros en plus des 2,6 milliards d'euros d'économies annuelles annoncées en 2018 et qu'il compte réaliser dès 2022, selon un communiqué tombé mercredi soir.

Cela pourrait entraîner de nouvelles suppressions d'emplois après que Bayer eut déjà décidé de supprimer 12.000 emplois en 2018.

Bayer examine aussi la possibilité de céder "les entreprises ou marques non stratégiques", comme il l'a déjà fait cette année dans la santé animale et auparavant dans les médicaments sans ordonnance.

Conséquence de la situation sanitaire, qui a un "impact plus important qu'attendu" sur l'agrochimie, il s'attend également à une dépréciation d'actifs de plusieurs milliards d'euros dans cette division qu'il a considérablement fait grossir en finalisant en 2018 le rachat de son rival Monsanto pour 63 milliards d'euros.

"Il était déjà assez clair que les perspectives de croissance de Monsanto s'étaient détériorées au cours des 2,5 dernières années, bien que l'ampleur de cette baisse soit plus grande que prévu", a déclaré Sebastian Bray, analyste chez Berenberg Bank, cité par l'agence Bloomberg.

Le spécialiste des semences et de la pharmacie a par ailleurs confirmé les prévisions revues à la baisse en août. Il s'attend pour 2020 à un chiffre d'affaires global "entre 43 et 44 milliards" d'euros, soit une croissance comprise entre 0 et 1% par rapport à 2019.

Les ventes devraient rester au même niveau en 2021, ajoute-t-il.

Au deuxième trimestre, Bayer avait affiché une perte nette de 9,5 milliards d'euros en raison d'un accord à l'amiable conclu fin juin pour solder les procédures américaines visant l'herbicide au glyphosate Roundup de Monsanto, accusé de provoquer des cancers.

Depuis, un juge du district de Californie a émis d'importantes réserves sur sa validité, obligeant Bayer à faire marche arrière sur une partie de l'accord impliquant des dossiers futurs.

afp/rp