Francfort (awp/afp) - Le géant industriel allemand Bayer a annoncé mercredi un nouveau programme d'économies avec un impact "possible" sur l'emploi alors qu'il s'attend, à cause de la pandémie de Covid-19, à une dépréciation en milliards dans sa division agrochimique.

L'entreprise compte économiser d'ici 2024 1,5 milliard d'euros en plus des 2,6 milliards d'euros d'économies annuelles qu'il compte réaliser dès 2022, selon un communiqué.

Le chimiste précise que des suppressions d'emplois supplémentaires sont "possibles" dans le cadre de ces mesures, qui "concerneront toutes les branches du groupe" et qui doivent encore être détaillées.

Les économies vont "participer à minimiser les conséquences du Covid-19", explique Werner Baumann, patron du groupe de Leverkusen, cité dans le communiqué. "Nous devons adapter nos coûts au nouvel environnement du marché tout en ayant des moyens pour investir."

Bayer s'attend également à une dépréciation d'actifs de plusieurs milliards d'euros dans sa division d'agrochimie en raison d'une "baisse de la perspective de croissance" du secteur agricole, conséquence de la situation sanitaire qui a un "impact plus important qu'attendu".

Cette "situation ne changera pas prochainement" indique le groupe, qui ne précise pas le montant exact, situé "dans la partie élevée d'un nombre de milliards à un chiffre" - soit généralement entre 5 et 10 milliards d'euros selon une formule fréquemment utilisée en Allemagne.

Concrètement, Bayer souffre de prix bas pour plusieurs plantes, d'une forte concurrence sur le soja et une baisse de la consommation de biocarburants. S'y ajoute des effets de change "massifs", "comme par exemple pour le réal brésilien".

Le spécialiste des semences et de la pharmacie a confirmé les prévisions revues à la baisse en août. Il s'attend pour 2020 à un chiffre d'affaires "entre 43 et 44 milliards" d'euros, soit une croissance comprise entre 0 et 1% par rapport à 2019.

Les ventes devraient rester au même niveau en 2021, ajoute-t-il.

Au deuxième trimestre, Bayer avait affiché une perte nette de 9,5 milliards d'euros en raison d'un accord à l'amiable conclu pour solder les procédures visant l'herbicide au glyphosate Roundup de Monsanto.

Dans les échanges électroniques après-bourse, le titre baissait de près de 2% par rapport à la clôture du marché régulier et s'échangeait autour de 52 euros.

afp/rp